Titre original : Dead Again
États-Unis, 1991
Sortie française le 4 Mars 1992
107 minutes
Drame fantastique
Réalisation : Kenneth Branagh
Acteurs: Kenneth Branagh (Mike Church / Roman Strauss)
Emma Thompson (Grace / Margaret )
Andy Garcia (Gray Baker)
Sir Derek Jacobi (Franklyn Madson)
Robin Williams (Doctor Cozy Carlisle)
Directeur photographie: Matthew F. Leonetti
Musique originale: Patrick Doyle
Producteur: Charles H. Maguire
Paramount Pictures
Mirage productions
«Mike Church est un privé de Los Angeles, plutôt cynique. Un jour, il est contacté par l'institution religieuse qui l'a élevé. Il doit retrouver l'identité d'une femme muette et amnésique. Un curieux individu répond à son annonce, Franklyn Madison, il se fait fort de l'aider par l'hypnose. A sa grande surprise, elle réagit et recouvre la parole ainsi que le souvenir d'un prénom : Margaret. Mais les propos qu'elle tient durant la suggestion sont fantaisistes, elle semble revivre une histoire d'amour dans les années 40. Mike ne va cesser d'aller de surprise en surprise [...].
"Cette histoire est bien loin d'être terminée...". C'est par cette phrase que Roman accueille Gray Baker dans sa cellule juste avant son exécution dans une scène d'ouverture époustouflante.
[...|
Sur la musique de Patrick Doyle (qui fera un superbe travail sur l'opéra de Strauss), les titres s'enchaînent, les articles relatent le meurtre d'une jeune pianiste, assassinée avec une paire de ciseaux, comment son mari a été soupçonné, arrêté et condamné à mort. Nous entrons dans le vif du sujet, en noir et blanc. Voici Gray Baker, l'auteur des pamphlets incendiaires contre le mari de la morte, Roman Strauss. Ce dernier est en train de se faire couper les cheveux, avec une paire de ciseaux (première touche d'humour noir et de recommencement). Entre eux une discussion s'engage. Avant que Roman ne franchisse le couloir de la Mort, il se penche vers Gray. Que se sont-ils dit ? Nous apprendrons beaucoup plus tard qu'en fait Roman n'a rien dit du tout mais embrassé le journaliste (premier indice pour savoir qui vit en lui) et première déstabilisation. Alors tout bascule, Roman échappe à ses gardiens et à l'aide des ciseaux du coiffeur tue une jeune femme de l'assistance (copie conforme de la première victime). Cette même femme se réveille en hurlant, 50 ans plus tard, l'image est passée en couleurs. Le spectateur est accroché, il veut connaître le pourquoi de la première histoire et le voilà projeté dans les années 90 en train de suivre une jeune femme muette et un privé cynique.
[...]
Emma Thompson explose littéralement et impose toute sa féminité, filmée vraisemblablement au travers du regard de l'homme qui l'aime. Elle irradie dans chaque plan, mélange d'ingénue et de femme forte, elle parvient à exprimer tous les sentiments de Margaret. La scène où Roman lui offre le bracelet de cheville est empreinte de romantisme, d'érotisme même. Il s'agit de la clé du film, là où les amants ont scellé leur destin en se promettant l'un à l'autre pour l'éternité. Les deux acteurs se complètent parfaitement, ce n'est pas pour rien qu'ils étaient mari et femme à l'époque.
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C'est un film que l'on peut revoir de très nombreuses fois sans éprouver la moindre lassitude, sûrement grâce à la mise en images gothique et théâtrale (l'introduction sous forme d'articles de presse en est la meilleure preuve). L'oeuvre d'une équipe appliquée faite d'hommes et de femmes de théâtre anglais qui transfigure un scénario convenu en un objet difficilement identifiable dont la saveur reste indéfinissable et jouissive.»
F. Flament, «Thriller gothique et théâtral»
27 juin 2001, visité le 13 août 2010
http://insideadream.free.fr/cinema/dead_again.html