Né le 28 septembre 1927 à Montréal, Robert Gadouas, acteur, et décédé par suicide le 6 juin 1969 à Montréal, Il reçoit sa première formation à l'École de théâtre pour enfants, dirigée par Madame Yvonne Audet (1933-1969). Il a pris des leçons de diction et d'interprétation auprès de l'acteur François Rozet (1899-1994). Il commence sa carrière théâtrale à la radio dans plusieurs séries : Madeleine et Pierre, La Métairie Rancourt, Maman Jeanne, Rue Principale, et Yvan l’intrépide. En 1945, grâce à son interprétation remarquable de Puck du Songe d’une nuit d’été, mise en scène par Pierre Dagenais dans les jardins de l’Ermitage, il vouera sa carrière au théâtre. Il participe à la fondation du Théâtre du Nouveau Monde en 1951 mais, suite à une grave dépression, il fut ignoré par son milieu. Trop sensible et déçu, il fonde le Théâtre du Demi-Siècle et monte la pièce de Jules Renard, Poil de carotte en 1952. Après une formation à Paris auprès de Pierre Fresnay où il se lie d’amitié avec Albert Camus. Il revint à Montréal en 1954. Son interprétation de Caligula de Camus à la Comédie-Canadienne en 1962 démontra son talent exceptionnel. Il fait la narration de plusieurs émissions radiophoniques ainsi que pour des tournages de quelques courts métrages à l’Office National du filn (ONF : Correlieu : de Jean Palardy, court métrage, avec Gilles Pelletier (1959) et Le Sport et les hommes de Hubert Aquin, court métrage (1959). Dès les débuts de la télévision,il fait partie de la distribution de nombreux télé-théâtres. On se souvient de son rôle de Marius dans l’adaptation télévisuelle de Marius et Fanny de Marcel Pagnol avant que Robert et d’Alexis, fils de Mme Velder dans le téléroman de La pension Velder de Robert Choquette.
Sa relation de couple de Robert Gadouas avec la comédienne Andrée Lachapelle durera 10 ans; Andrée donnera naissance à quatre enfants : Patrice, Catherine, Anne (morte à la naissance) et Nathalie. En 1963, le couple se sépare. Robert Gadouas se donnera la mort en 1969. Voici le témoignage d''Andrée Lachapelle au sujet des tourments de Robert :
« Le métier d'acteur peut s'avérer très cruel pour ceux qui, trop sensibles, en font leur unique raison de vivre. Robert Gadouas faisait partie de cette lignée. C'était un être plein de fantaisies et de rêves, au point que cela le rendait très vulnérable, car ses rêves et fantaisies étaient trop débordants pour entrer dans l'espace quand même limité du milieu théâtral. L'intolérance à l'égard de certains artistes, même les plus doués, trouve malheureusement sa place dans ce milieu et c'est dans un silence complice que leurs faiblesses sont souvent pointées du doigt. [...] Avant sa disparition fracassante, Robert n'avait presque plus d'engagements. Pour des raisons que j'ignore toujours, le milieu théâtral le boudait comme s'il ne se souvenait plus de lui. [...] Ce fut une épreuve douloureuse qui m'a ouvert les yeux. À compter de ce moment, j'ai décidé que, pour le reste de ma vie, je ne me laisserai jamais détruire par ce métier, que j'aime par-dessus tout; au contraire, j'ai voulu faire tout ce qui était en mon pouvoir pour qu'il demeure ma principale source d'enrichissement personnel et de joie de vivre (Andrée Lachapelle, femme de théâtre québécoise, mise à jour le 28 octobre 2011) ».
Autre source utilisée :
« Robert Gadouas» © Alexandre CARLE pour Les Gens du Cinéma (mise à jour à 08/06/2012).