Né à Isawamachi dans une région montagneuse du Japon central, il connaît brusquement la célébrité par la publication en 1956 de L’étude à propos des chansons de Narayama (Paris, Gallimard, 1959). L’ouvrage se présente comme un recueil de chansons à travers lesquelles est racontée la vie d’un petit village dont les habitants pauvres luttent pour leur survie.
La trame du récit est constituée par une vieille tradition locale d’inspiration bouddhique, selon laquelle les vieux, à l’arrivée d’un nouvel enfant dans la famille, font leur pèlerinage au sommet du mont Narayama (la montagne aux chênes) sans retour. Ils trouvent dans la neige blanche, une immobilité physique, présage d’une paix spirituelle illimitée. Lorsque O Rin manifeste à son fils Tappei sa résolution d’aller au pèlerinage de Narayama, celui-ci, bousculé, lui suggère d’attendre une autre année. Sa mère lui réplique: «Vaut mieux que ce soit tôt. De toute façon, faut que ce soit avant que le souriceau naisse…» (p. 107). Le pèlerinage sera pour la mère un voyage ultime et, pour le fils, un voyage initiatique. Ce récit mythique de Fukazawa a fait l’objet d’adaptations cinématographiques de Keisuke Kinoshita (1958) et de Shohei Imamura (1984).