Robert Enke, né le 24 août 1977 à Iéna et décédé le 10 novembre 2009, était un footballeur allemand de calibre international. La police allemande explique qu'Enke n'avait pas fréquenté l'entraînement de son équipe durant l'après-midi de la journée de son suicide et qu'il avait attendu pendant des heures dans sa voiture sur un stationnement proche d'une petite gare, avant de marcher à côté des rails et de courir vers le train Brême-Hanovre en ne laissant ainsi aucune chance aux conducteurs de freiner et d'éviter la collision mortelle.
Formé au FC Carl Zeiss Iéna, c'est au Borussia Mönchengladbach qu'il devient titulaire au poste de gardien de but lors de la saison 1998-1999. Après la relégation de son équipe, Enke rejoint le Benfica Lisbonne entraîné par Jupp Heynckes, qui le nomme capitaine de l'équipe. Après une saison plutôt cahotique de cette équipe, il signe un contrat de trois ans avec le FC Barcelone en 2002, mais il ne réussit pas à s'y imposer comme gardien titulaire. En 2003, il est prêté d'abord au club turc de Fenerbahçe SK où il subit les huées des supporteurs lorsqu'il encaisse trois buts. Ensuite, il est prêté pour la seconde moitié de la saison, au club de CD Tenerife, évoluant en seconde division. En 2004, il retourne en Allemagne au sein du Hanovre 96, pour relancer sa carrière et en 2007, il connaît sa première sélection en équipe d'Allemagne, contre le Danemark. En 2008, il fait partie de la sélection allemande retenue pour disputer le Championnat d'Europe de football 2008. Doublure de Jens Lehmann, Enke ne participe à aucun des matchs qui emmènent l'Allemagne en finale (défaite 1 - 0 contre l'Espagne). Au départ de Lehmann, il devient le candidat tout indiqué pour le succéder lors du «Mondial» en Afrique du Sud (2010).
Enke laisse dans le deuil sa conjointe Teresa et une fillette de huit mois que le couple avait adoptée en mai 2009. Sa fille, Lara, née avec une insuffisance cardiaque, est décédée à l’âge de deux ans. Selon Teresa, son mari Robert a souffert de dépression* depuis 2004 et avait peur que l'on pourrait lui enlever son enfant adoptif à cause de ses troubles psychiques. Dans une lettre d'adieu*, Enke s'excuse auprès de sa conjointe et de son psychologue d'avoir fait semblant de guérir de sa maladie et de se donner ainsi l'opportunité de préparer son suicide à long terme.
Il est possible qu'Enke a vécu, comme un échec* personnel et professionnel, ses difficultés de s'imposer comme titulaire au poste de premier gardien de ses équipes respectives. La fracture de sa scaphoïde et son absence au début de la saison 2009-2010 à cause de troubles intestinaux, mais surtout son deuil* à la suite du décès de sa fille, que l'on peut légitimement associer à sa dépression, ainsi qu'un sentiment d'impuissance devant les attentes sociales, liées à sa profession et à son rôle de père, ont pu contribuer à l'accomplissement de son geste fatal. Finalement, comme la plupart des personnes suicidées, il apportera les raisons de son acte comme un secret dans sa tombe. Question ultime: pourquoi ce choix d'un moyen violent, d'une agressivité tournée vers lui?