Né à Schaerbeek dans la banlieue de Bruxelles en Belgique * Jacques Brell fit des études au collège Saint-Louis à Bruxelles. À l'âge de dix-huit ans, il travaille dans l'entreprise familiale de cartonnage, tout en participant aux activités philanthropiques et musicales de la «Franche Cordée», mouvement de bienfaisance d'inspiration catholique. Il y rencontre Thérèse Michielsen qui deviendra sa femme en 1950 et la mère de ses trois filles. En 1953, il rencontre Brassens au cabaret parisien «L'échelle de Jacob» et débute comme chansonnier au Radio Limbourg à Hasselt où il enregistre les vingt-trois chansons de sa période flamande.
Il quitte sa petite famille et part pour Paris où, dès 1955, il commence une carrière fulgurante de vedette à travers le monde. Il chante, avec fougue, passion et rage, dans un langage accessible et direct, les paysages et les gens de son «plat pays», les femmes, l'amour et encore davantage l'amitié. Mais il compose aussi des chansons d'ordre social et politique dans lesquels il pourfend la bourgeoisie, le cléricalisme, l'armée et la guerre. Il met fin à sa carrière de chansonnier et donne son dernier récital à Roubaix le 16 mai 1967.
Une certaine tendance à la dépression le mène à la surconsommation d'alcool et de tabac. Le cancer commence-t-il déjà à le ronger? Ou sa force créatrice cherche-t-elle de nouvelles voies à explorer? Effectivement, il se voue à la voile et apprend à piloter. Il se tourne vers le cinéma et le théâtre. Dans le film «L'aventure, c'est l'aventure», il joue avec Maddly Bamy, originaire de la Guadéloupe, qui deviendra sa nouvelle compagne. Après l'ablation de son poumon gauche, il part avec elle pour faire le tour du monde et le couple s'établit, en 1974, à Hiva-Oa, une des Îles Marquises. Brel s'intègre aisément à la population locale et rend service aux indigènes en transportant le courrier et les médicaments. Il retourne quelques fois à Paris pour des examens médicaux et pour l'enregistrement de son album «Les Marquises». En 1977, il revient définitivement à la Ville-Lumière pour des raisons de santé et meurt d'une embolie pulmonaire le 9 octobre 1978.
Son corps repose en terre à Hiva-Oa. Sa tombe est située au cimetière* du Calvaire à quelques mètres de celle du peintre Paul Gaugin. Sur la stèle, en pierre du pays, figurent les effigies de Jacques et de Maddly. Le monument, entouré d'arbustes et de fleurs, semble faire partie d'une nature luxuriante selon les dernières volontés de Brel. Sur la réalisation de ses dispositions veillera fidèlement sa compagne. Au centre de l'Espace Brel se trouve le Beechcraft que Brel a piloté et à qui il avait donné le nom de Jojo en souvenir de son ami Georges Pasquier.
En 1981, Miche est demeurée toujours l'épouse de Brel, malgré les nombreuses conquêtes féminines de son mari. Elle le seconda dans ses affaires administratives et fut pour lui un réconfort dans ses moments de désarroi. Héritière de tout son patrimoine artistique, elle fonda, avec sa fille France, la Fondation Brel.