À Dublin, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a salué 29 mai l'accord de 111 pays pour l'interdiction des modèles actuels de bombes à sous-munitions et la destruction des stocks d'ici huit ans. Le traité devrait être signé en décembre prochain à Oslo. Le document dont l'Associated Press a obtenu le texte, déclare qu'un pays signataire s'engage «à ne pas utiliser de bombes à sous-munitions», et à "ne pas développer, produire, ou acquérir, entreposer ou transférer à quiconque, directement ou indirectement» ce type d'armes. Le président du CICR Jakob Kellenberger a salué ce texte, estimant qu'il empêcherait que d'importantes populations civiles soient victimes des bombes à sous-munitions. Il a appelé l'ensemble de la communauté internationale à le signer.
Les principaux fabricants de bombes à sous-munitions (BASM), la Russie, les États-Unis, la Chine, Israël, l'Inde et le Pakistan, étaient absents à Dublin. «Les États-Unis partagent les craintes d'ordre humanitaire des pays rassemblés à Dublin, mais les bombes à sous-munitions ont montré leur utilité militaire, et leur élimination des stocks américains mettrait en danger la vie de nos soldats et celles de nos partenaires», a déclaré Tom Casey, porte-parole du département d'Etat. Par contre, le Premier ministre britannique Gordon Brown estime que le projet de traité est «en accord avec les intérêts et les valeurs britanniques et faisait du monde un endroit plus sûr». Il a confirmé que la Grande-Bretagne cesserait d'utiliser deux types d'armes à sous-munitions. Cependant, le traité autorise les pays signataires à poursuivre leur coopération militaire avec des états non-signataires, au grand dam des organisations anti-BASM. Des versions précédentes du projet prévoyaient d'interdire une telle coopération. En plus, la définition, que le texte donne d'une «bombe à sous-munitions», laisse la porte ouverte aux pays signataires de produire des bombes à sous-munitions plus petites, visant des cibles plus précises et dotées d'une technologie d'autodestruction.
Source : La Presse Canadienne, 29 mai 2008.