Devant ton trône, je vais comparaître
Biographie
«Johann Sebatian Bach» http://www.uquebec.ca/musique/catal/bacjs/bachbio.html
Chorals de Leipzig
«On a coutume de désigner par "Autographe de Leipzig" un recueil, sans doute assemblé après la mort du compositeur, contenant les manuscrits, successivement, des six sonates en trio, de 17 chorals pour orgue, des variations canoniques et d'un 18 ième et ultime choral pour orgue. En fait, les trois derniers chorals ne sont pas autographes, car, atteint, d'une cécité croissante, Bach a dû les dicter. Dans l'état où nous les connaissons aujourd'hui, ces 18 chorals, baptisés "Chorals de Leipzig", ne constituent pas un ensemble cohérent; ils nous apparaissent plutôt comme un journal intime des dernières élaborations du musicien. Nous en possédons d'ailleurs souvent une ou plusieurs versions antérieures que le compositeur a ramenées ou réunies sur le tard. Avait-il en tête la composition de quelque livre fondamental réunissant les cantiques essentiels de sa foi luthérienne? Nous ne le saurons jamais.»
BWV 668: Vor deinen Thron tret' ich hiermit
Devant ton trône, je vais comparaître
«Sur le témoignage de Carl Philipp Emmanuel Bach, Forkel, le premier biographe de Bach, rapporte que ce choral fut dicté par le musicien aveugle à son gendre Altnikol, quelques jours seulement avant sa mort. Et il ajoute: "Je ne dirai rien de l'art qu'il a déployé dans ce choral, car cette science profonde de la musique était si familière à l'auteur, qu'il la pouvait exercer même dans sa maladie". On a proposé un savant décryptage de la symbolique que contiendrait ce choral. Par exemple, la première des quatre périodes du cantique, la seule ornée, compte 14 notes, 14 étant le nombre-signature de Bach; le nombre total des notes du cantus firmus est de 41, renversement de 14 et autre nombre-signature du musicien; etc. Ce cantus firmus est celui du choral "Wenn wir in höchsten Nöten sind" (Quand nous sommes dans une grande détresse). Mais sentant sa mort prochaine, Bach changea le titre initial pour celui que nous connaissons maintenant. Ainsi donc, l'homme Jean-Sébastien Bach s'apprête à paraître à la face de Dieu, le vieil aveugle va enfin contempler son Créateur dans son éblouissante lumière. Délaissant les figuralismes, il s'abandonne à une sereine méditation, d'une profondeur presque abstraite; confiant à l'orgue sa dernière prière, il prend congé du monde dans un jeu très savant de formes et de propositions trouvant ici leur souverain équilibre.»
Source
«L'oeuvre d'orgue de Jean Sébastien Bach. Chorals de Leipzig»
http://benoit.organiste.free.fr/leipzig.htm
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