Dieu égyptien de la mort, Anubis (Anpu) est représenté par un chacal noir ou chien, ou comme un homme à tête de chien ou de chacal, portant une croix dans une main et un sceptre dans l'autre. On le voit souvent couché sur une maquette, avec un bandeau rouge autour du cou et un fouet entre les pattes postérieures. Il serait le fils illégitime d'Osiris et de Nephtys, celle-ci s'étant fait passer sous les traits d'Isis. Après la première période de l'Ancien Empire, Anubis a cédé la place à Osiris* comme dieu des morts pour se voir attribuer le rôle subalterne du dieu du culte des obsèques qui consistait plus particulièrement dans le soin des corps notamment l'embaumement et comme conducteur des âmes (pyschopompe). Dans le Livre des Morts, il emmène le défunt dans la chambre des Deux Vérités et préside à la pesée du coeur (psychostasie). Chez les Grecs, qui l'identifient à Hermès, Anubis deviendra Hermanubis. Le sanctuaire principal d'Anubis était situé dans la nécropole de Memphis, mais aussi dans le temple de Cynopolis, la cité des chiens, appelée aussi Henou, une ville de l'Égypte antique. Anubis a porté aussi le nom de Khenty-Imentiu qui signifie «le chef des habitants de l'ouest», car, selon la croyance égyptienne, le royaume des morts se trouvait associé à la terre du soleil couchant. Il est aussi le dieu des voyageurs, exposés à la mort, et des orphelins, souffrant de la perte de leurs parents. L'association d'Anubis (Anpu) à la mort est manifeste: il accueille les défunts pour les conduire au tribunal d'Osiris et il est le gardien de la nécropole.
Dans le Livre des Morts, Anubis joue un rôle important lors de la première étape du voyage durant lequel l'âme du défunt devra passer par une série de transformations:
« Anubis, le dieu à tête de chacal, va mener le défunt des portes de la mort profane - ou l'initié des portes de la mort symbolique - à sa transformation en être de lumière. C'est par lui que se font les premières transformations, momification, renaissance par la peau.
Il le dépouille de ce qui est mortel en lui et « lui rend grande la connaissance de son père Osiris », autrement dit, lui transmet l'initiation aux mystères de la mort et de la résurrection. » (Marie Delclos et Jean-Luc Caradeau, Le Livre des morts égyptien décrypté, Paris, Trajectoire, 2007, p. 446)