Thomas Hopkins Gallaudet

10/12/1787-08/1851

Extrait de la thèse de Marguerite Blais

C'est Thomas Hopkins Gallaudet qui le premier, au milieu du XIXe siècle, va réellement agir en faveur de la promotion des sourds américains. Il est le voisin de Mason Cogswell, un éminent chirurgien de la Nouvelle­Angleterre, dont la fille, Alice, est devenue sourde à l'âge de deux ans à la suite d'une méningite. Gallaudet, alors étudiant en théologie, s'intéresse à la situation d'Alice, souvent seule dans son coin et délaissée de tous. Il la perçoit non pas comme une handicapée, mais comme une enfant en bonne santé qui a simplement besoin d'un nouveau langage pour communiquer. Il lui enseigne l'orthographe, et comme il est doué pour la pantomime, invente un code pour entrer en relation avec elle. Saisi dès lors d'une passion pour les sourds, Gallaudet décide d'aller à Édimbourg afin d'étudier la méthode oraliste anglo-saxonne de la famille Braidwood, mais celle-ci refuse de lui transmettre ses secrets. Il se rend alors à l'Institut créé à Paris par de L'Épée et obtient la formation nécessaire pour enseigner la communication gestuelle. De retour en Amérique en compagnie de Laurent Clerc, sourd français formé par Sicard6, il fonde en 1817, à Hartford, dans le Connecticut, la première école pour sourds : le Connecticut Asylum for the Education and Instruction of Deaf and Dumb Persons.
Laurent Clerc, pour sa part, enseigne les signes méthodiques, des signes inventés qui correspondent aux mots de la langue parlée et doivent être utilisés dans l'ordre syntaxique de la langue anglaise. Gallaudet, quant à lui, préconise la localisation dans l'espace pour indiquer les relations grammaticales.
Marguerite Blais, La culture sourde, Quêtes identitaires au coeur de la communication, Les Presses de l'Université Laval, 2006, p. 31 ISBN 2-7637-8352-x



Marguerite Blais, La culture sourde, Presses de L'Université Laval, 2006

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