Océan

«Les océans couvrent 71 % de la surface de notre planète. Cette caractéristique distingue notre globe de tous les autres astres de notre système solaire. Les photos prises dans l'espace nous montrent bien l'aspect «planète bleue» de la terre, où les océans apparaissent comme le trait dominant de la surface du globe (1).

Il n'en a pas toujours été ainsi. La terre s'est formée il y a à peu près 5 milliards d'années. A l'origine, vu les très hautes températures du globe terrestre, toute l'eau formait un nuage de vapeur enveloppant la planète, qui se refroidissait progressivement, jusqu'à ce que tombent les premières pluies, qui donnèrent naissance à l'océan primordial. Il y a 250 millions d'années, tous les blocs aujourd'hui dispersés de la croûte continentale ne formaient pratiquement qu'une seule masse de terre (la pangea) entourée d'un immense espace océanique (la panthalassa). Avec le temps, un temps qui se mesure à l'échelle de millions d'années, la pangea s'est fractionnée, sous l'effet de la dynamique des forces géologiques (étalement des fonds marins et tectonique des plaques), en plusieurs morceaux à partir desquels se sont constitués les continents actuels. Les continents et les bassins océaniques se sont formés progressivement et n'ont pris en gros leur configuration actuelle qu'il y a 1.5 million d'années. Le bassin méditerranéen a commencé à se former il y a environ 65 millions d'années. La formation des bassins océaniques et des masses continentales s'est accompagnée de modifications de la circulation des courants marins, du niveau des mers et du climat. Ce processus se poursuit, mais à un rythme presque imperceptible à l'échelle temporelle à laquelle nous sommes normalement habitués (2).

La composition chimique des océans a progressivement changé au fur et à mesure que s'accumulait dans leurs eaux le «sel» dissout provenant de l'écorce terrestre, pour arriver finalement à sa composition actuelle (3).

Les océans et l'atmosphère sont constamment en mouvement et sans leur interaction la vie, telle que nous la connaissons, ne serait pas possible. Les mouvements atmosphériques modèlent les schémas météorologiques et climatiques du globe. En retour, les océans fournissent à l'atmosphère la chaleur et l'humidité. Ces processus donnent lieu dans le temps et dans l'espace à une large gamme de variations allant des tout petits remous (4) ne durant que quelques secondes aux fluctuations climatiques du globe se déroulant sur plusieurs siècles.

La vie est apparue dans le milieu aquatique il y a 2 ou 3 milliards d'années et a eu une influence décisive sur la composition chimique des océans et de l'atmosphère, créant ainsi les conditions de la vie que nous connaissons aujourd'hui dans notre environnement terrestre. A l'origine, il n'y avait pas d'oxygène dans l'atmosphère. L'oxygène est apparu en tant que «sous-produit» de la photosynthèse, un processus par lequel les plantes transforment des substances inorganiques (dioxyde de carbone et eau) en hydrates de carbone, qui sont les composants de base de la matière organique. L'apparition de l'oxygène dans l'atmosphère et la formation qui s'en est suivie du «bouclier d'ozone», qui protège la vie contre une radiation trop intense des rayons ultraviolets émis par le soleil, ont créé les conditions de l'évolution des formes animales terrestres actuelles.

La vie marine, tout comme la vie sur terre, reposent presque entièrement sur la photosynthèse. Le phytoplancton, algues microscopiques qui flottent librement dans l'eau, est la forme de vie végétale la plus importante dans les océans. C'est le premier producteur de matières organiques. Toutes les formes de vie animale dépendent en fin de compte de la matière organique fournie par cette production initiale (5).

Les océans ont souvent été décrits comme «un vaste désert, désespérément pauvre en éléments nutritifs, où se meut une population clairsemée de créatures vivantes». Cette description à l'emporte pièce, si triste qu'elle puisse paraître, résume assez bien ce que nous savons de la productivité et de la biomasse marines (6).»

Notes

(1) La surface de la terre se compose de trois éléments primaires : l'hydrosphère (eaux douces et eaux salées de surface) ; la lithosphère (la carapace de roc extérieure de la terre, se composant de la croûte continentale et de la croûte océanique recouverte de sédiments) ; et l'atmosphère. La surface totale des eaux couvre une superficie d'environ 361 millions de km2, alors que la superficie totale de la terre est de 509 millions de km2. Le bassin du Pacifique, avec ses mers associées, est le plus large des trois bassins océaniques, suivi par le bassin Atlantique (incluant l'océan Arctique) et l'océan Indien.
(2) En ce qui concerne l'avenir, les extrapolations des tendances passées et présentes indiquent que les Amériques vont continuer à dériver vers l'ouest, l'Australie vers le nord et que le système englobant la mer Rouge et la faille de l'Afrique orientale va s'ouvrir pour former un bassin océanique embryonnaire.
(3) L'eau de mer est une solution complexe dans laquelle ont été détectés jusqu'ici plus de 80 éléments dont la présence est naturelle. Plus de 99.5 % de la matière totale dissoute dans l'eau des mers est faite de chlorure, sulfate, bromure, bicarbonate, sodium, potassium, calcium et magnésium sous forme de particules chargées d'électricité (ions). Le reste étant fait de petites quantités d'éléments nutritifs, tels que composés phosphatés, silicatés et azotés, essentiels pour la vie animale et végétale marine.
(4) Les tourbillons sont des courants océaniques de petite échelle. Les grands courants océaniques (par exemple le Gulf Stream) peuvent avoir quelques centaines de kilomètres de diamètre et perdurer en tant qu'entité reconnaissable pendant plusieurs semaines tandis qu'ils se meuvent dans l'océan environnant.
(5) La production primaire est le taux de transformation de l'énergie chimique ou solaire en biomasse. La majeure partie de la production primaire repose sur la photosynthèse, bien que certaines bactéries puissent aussi convertir les substances inorganiques en substances organiques en utilisant l'énergie chimique (chimiosynthèse).
(6) Il a été estimé que les océans produisent annuellement 92 000 millions de tonnes de tissu végétal, contre 272 000 millions de tonnes produites par la végétation de terre sèche.

Lieselott Blunck, Les océans: état de l'environnement marin et nouvelles tendances du droit international marin. Commission de l'environnement, de l'aménagement du territoire et des pouvoirs locaux, Assemblée parlementaire, Conseil de l'Europe. Rapport - Doc. 8177, 9 septembre 1998


Océan et mer

On distinguera les océans des mers. "Les premiers sont caractérisés par l’importance de leur superficie et de leur profondeur moyenne, la largeur de leurs communications, tant en surface qu’en profondeur, enfin par le fait que leurs rivages appartiennent à des continents différents. (...) Les portions de l’océan planétaire qui ne réunissent pas toutes les caractéristiques énoncées plus haut sont (...) tenues pour des mers." (Les océans - site personnel)

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