Iris versicolor

«L'Iris versicolor est essentiellement grégaire, croissant généralement en colonie de plusieurs centaines de plantes. Ces colonies ne sont d'ailleurs pas le produit direct de la multiplication végétative, par les rhizomes, d'un seul individu, comme il arrive pour tant d'autres espèces colonisatrices. Les individus de la colonie sont tellement distincts par la taille, la forme et la coloration des pièces florales, qu'au moment de la floraison, les clones, qui n'occupent guère plus que quelques mètres carrés, sont facilement délimitables.»1 
L'Iris était utilisé par les Amérindiens et rapidement adopté par les colons. Il a entre autres des propriétés cathartiques, vermifuges et diurétiques.

1.Frère Marie-Victorin, Flore Laurentienne, Presses de l'Université de Montréal, Montréal, 1964, p.667.

 

Dans le langage des fleurs, l'iris accompagne une bonne nouvelle.

Iris, c'est l'arc en ciel qui annonce la pluie ou le retour du beau temps.

Les rayons du soleil se dardent sur l'enflure
D'un nuage opposé qui, rosoyant d'humeur,
Nous fera bientôt voir de l'Iris la voûture,
Peignant notre horizon de sa cambre lueur.

Pierre de Marbeuf (l'Iris)

 

 

 

 

 


C'est aussi l'une des premières fleurs du printemps annonçant le retour des journées chaudes.

«Quelqu'un connaît-il ma cachette ?
C'est un lieu calme, où le ciel clair
En un jour de printemps rachète
Le mal qu'ont fait six mois d'hiver.

Il y coule des eaux charmantes ;
L'iris y naît dans les roseaux ;
Et le murmure des amantes
S'y mêle au babil des oiseaux.

Là vivent, dans les fleurs, des groupes
Épars, et parfois réunis,
Avec des chants au fond des coupes
Et le silence au fond des nids.
(...)
Je comprends peu qu'on soit superbe
Et qu'il existe des méchants,
Puisqu'on peut se coucher dans l'herbe
Et qu'il fait clair de lune aux champs.
(...)»

Victor Hugo (Chanson d'autrefois)


Enfin le parfum de l'iris est associé à une sensualité lourde et sombre.

« (...) Leur prunelle verdâtre, où nagent assombris
Le reflet de la source et le bleu des iris,
A le calme accablant des lentes attirances.

On rêve des baisers qui seraient des souffrances,
Des hymens énervants et longs, les reins taris...
Ô nymphe, ô source antique aux froides transparences !»

Jean Lorrain (Les nymphes)

«(...) Les vieilles chambres
Veuves de pas
Qui sentent tout bas
L'iris et l'ambre ;

La pâleur des portraits,
Les reliques usées
Que des morts ont baisées,
Chère, je voudrais

Qu'elles vous soient chères,
Et vous parlent un peu
D'un coeur poussiéreux
Et plein de mystère.»

Paul-Jean Toulet (Aimez-vous le passé...)


Iris est l'emblème floral du Québec depuis 1999 et il est représenté sur son drapeau. Selon plusieurs chercheurs, le fleurdelysé est en fait un iris! Jusqu'à cette date, la Québec était la seule province canadienne dont l'emblème floral ne soit pas indigène.

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