Frère Roger de Taizé
j’étais étonné de voir des chrétiens qui, tout en se référant à un Dieu d’amour, perdaient tant d’énergies à justifier des oppositions. Et je me disais : pour communiquer le Christ, y a-t-il réalité plus transparente qu’une vie donnée, où jour après jour la réconciliation s’accomplit dans le concret ? Alors j’ai pensé qu’il était essentiel de créer une communauté avec des hommes décidés à donner toute leur vie et qui cherchent à se réconcilier toujours.» Au fil des ans se développe la communauté de Taizé. Des compagnons se joignent à frère Roger : la communauté se compose à l’heure actuelle de frères venant d’une trentaine de nations et qui sont catholiques ou de diverses origines évangéliques. La communauté n’accepte pour elle-même aucun don. Les frères gagnent leur vie par leur travail. Leurs héritages personnels, ils les donnent aux plus démunis.
«Une des pures joies d’Évangile est d’avancer encore et toujours vers une simplicité du cœur qui entraîne à une simplicité de vie» (frère Roger).
Réconciliation : c’est l’essence de Taizé. Les milliers de jeunes du monde entier qui déferlent à Taizé «avec la régularité des vagues» depuis plusieurs décennies sont de toutes sortes de dénominations religieuses. Peu importe, ils trouvent à Taizé ce qu’ils viennent y chercher : un accueil respectueux de leurs croyances et cette prière en commun très simple et très rythmée qui les unit les uns aux autres. «Parmi eux, des jeunes orthodoxes de Russie, d’Ukraine, etc. Comme tous, ils attendent d’être aimés. Ils savent qu’ils viennent de pays éprouvés, qui connaissent encore des tensions. Pourtant, ils sont porteurs de trésors d’humanité, nous avons à apprendre d’eux. »
Bien avant la chute du mur de Berlin, les frères de Taizé allaient discrètement dans les pays de l’Est rencontrer des jeunes. D’où le contact privilégié de Taizé avec l’Europe de l’Est.
«Pour les jeunes, nous souhaitons être avant tout des hommes d’écoute, jamais des maîtres spirituels. Avec eux, nous voudrions aller aux sources de la confiance de la foi, en particulier à travers l’irremplaçable prière commune qui, par sa beauté, vient toucher le fond de l’âme.»
«Ce ne sont pas les vastes connaissances qui importent au début. Elles auront leur grande valeur. Mais c’est par le cœur, dans les profondeurs de soi-même, que l’être humain commence à saisir le Mystère de la Foi. Une vie intérieure s’élabore pas à pas.»
Frère Roger a été égorgé pendant la prière du soir, en présence de 2 500 jeunes recueillis, le mardi 16 août 2005. La meurtrière a pu traverser sans être inquiétée les rangs de la foule qui priait les yeux fermés, a entouré frère Roger de ses bras et l'a poignardé. Une mort invraisemblable pour cet homme de la réconciliation. Mais qui connaît le mystère du mal sinon Celui qui est mort d'une mort aussi imméritée?
Depuis 1978, Taizé organise avec des moyens modestes des rencontres de cinq jours dans divers pays du monde. Des centaines de milliers de jeunes y assistent et sont hébergés dans les familles ou les centres communautaires.À la fin de chaque année, Taizé anime une grande rencontre dans l’une des principales villes d’Europe. Des dizaines de milliers de jeunes y participent, de toute l’Europe et aussi d’autres continents. Ces rencontres sont des étapes du « pèlerinage de confiance sur la terre »À la fin de chaque année, Taizé anime une grande rencontre dans l’une des principales villes d’Europe. Des dizaines de milliers de jeunes y participent, de toute l’Europe et aussi d’autres continents. Ces rencontres sont des étapes du « pèlerinage de confiance sur la terre » À Milan, capitale de la Lombardie, en Italie du Nord, a eu lieu une rencontre du 28 décembre 2005 au 1er janvier 2006.