Démocratie
Forme de régime par lequel le peuple, souverain, se gouverne lui-même.
«Le processus de mondialisation a renouvelé les débats à propos de la démocratie. Ces débats sur ce que la démocratie signifie et sur ce qu'elle est dans la pratique remontent aux classiques grecs de la théorie politique. Bien entendu, l'idée que la démocratie soit, effectivement, la meilleure forme de gouvernement n'est pas acceptée de tous. Mais après la chute du mur de Berlin, la "troisième vague de démocratisation" semble indiquer qu'un consensus mondial croissant se dessine autour de cette idée. Cependant, ce consensus apparent masque des différences fondamentales au sujet de la définition de la démocratie.
Même dans des démocraties avérées, comme le Canada, la restructuration économique a, en fait, déstabilisé les idées héritées à propos de la démocratie et de la citoyenneté, et ravivé les débats séculaires sur la gouvernance. La mondialisation a contribué à cette agitation intellectuelle et politique en ébranlant l'hypothèse fondamentale que les États-nations furent la cible appropriée de la pratique démocratique, parce que c'était à ce niveau que le pouvoir réel était en grande partie concentré. Cette hypothèse semble de plus en plus irréaliste, puisque dans le contexte de la mondialisation, le pouvoir semble se déplacer vers le haut, à l'échelle des institutions supranationales comme l'ALENA et le GATT, et vers le bas, à l'échelle des autorités locales ou régionales. Comme je vais le démontrer plus bas, l'État-nation garde encore un pouvoir considérable. Toutefois, la mondialisation entraîne d'importantes modifications dans la nature des relations entre l'international et le national, entre l'État et la société, entre le privé et le public, ces modifications impliquant des défis de taille à la pratique démocratique au Canada.»
Laura Macdonald, «La gouvernance et les relations entre l'État et la société au Canada: les défis de l'intégration régionale», dans George Hoberg (dir. de l’éd.), La capacité de choisir. Le Canada dans une nouvelle Amérique du Nord, Les Presses de l’Université de Montréal, 2002, p. 208.