"Le sens et la motivation de l’altermondialisme diffèrent d’un pays à l’autre. Alors que l’altermondialisme en Europe est davantage lié à la lutte contre le néolibéralisme, il revêt notamment, dans certains pays du Sud de la Méditerranée, une forme de contestation vis-à-vis des fondements du champ politique, où l’on observe souvent des régimes politiques autoritaires et sécuritaires. Malgré cette différence sur le fondement des contestations, nous constatons dans toutes les formes de l’action collective liée à l’altermondialisme une prétention à l’universalité, dans la mesure où ses protagonistes se proclament défenseurs des droits humains, de la paix dans le monde et de la justice globale. (...)
On trouve également certains sujets de divergences communs à tous les pays au sein du mouvement altermondialiste. Le rapport entre le local et le global, l’appropriation de termes comme « impérialisme », le rôle de la région, l’identité collective transnationale, les relations dichotomiques entre les militants du « Nord » et ceux du « Sud », la crise de la gauche et la lutte pour la légitimité et la question leadership interne constituent presque partout des sujets de controverses internes au sein du mouvement." (Gülçin Erdi Lelandais, "Editorial", Cultures et conflits, no 70 (Altermondialisme(s) oublié(s)), été 2008)