Algorithme

Andrée Mathieu

Un algorithme, nous dit le physicien G.F.R. Ellis, est une «recette précise», qui spécifie le nombre exact, fini, d’étapes pour résoudre un problème. Toute série de commandes peut à la rigueur être considérée comme un algorithme. L’algorithme informatique qui nous intéresse ici, est une série de commandes, organisée selon un ordre précis, de façon à réaliser un objectif, un but quelconque. La logique des algorithmes dérive de ce qui est possible en termes logiques. «L’espace logique des algorithmes possibles» est un espace platonicien abstrait qui existe objectivement et qui a une influence causale sur le monde physique par l’entremise des machines informatiques opérées par les humains.

L’algorithme d’un ordinateur procède selon une causalité descendante («top-down»), allant du plus complexe au moins complexe. Le code informatique dirige une machine constituée de circuits physiques. C’est là l’aspect purement objectif des algorithmes. Leur aspect subjectif est le but poursuivi, l’objectif qui précise la tâche à réaliser. Cet objectif relève de l’arbitraire de celui ou ceux qui conçoivent  l’algorithme. Ce peut être n’importe quelle tâche réalisable par un ordinateur, ou par un objet dirigé par ordinateur.

Le fonctionnement d’un algorithme implique une interaction entre plusieurs domaines ontologiques bien distincts. Il y a selon Ellis quatre domaines ontologiques, qu’il nomme simplement «mondes». Le premier est le monde physique, celui de l’énergie et de la matière, objets de disciplines allant de la physique, à la chimie, à la biologie, jusqu’à la neurologie. L’ordinateur, en tant que machine physique («hardware») fait partie de ce monde. Toutefois, n’oublions pas que le cerveau humain est de loin l’entité la plus complexe de monde-là.

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