Adaptation

Le syndrome de stress, un élément de définition :

« Dans son ensemble, le syndrome de stress, ou syndrome général d'adaptation (S.G.A.) évolue selon trois stades successifs :

1) La "réaction d'alarme" pendant laquelle les forces de défense sont mobilisées;
2) Le "stade de résistance" qui reflète la complète adaptation à l'agent "stressant";
3) Le "stade d'épuisement" qui suit inexorablement pourvu que l'agent stressant soit assez puissant et agisse assez longtemps, le pouvoir d'adaptation d'un être vivant étant toujours limité ».

La découverte du stress (dossier Hans Selye)

Enjeux

Quel est le prix de notre adaptation à la vie contemporaine?

« Comme dans le cas de pollution de l'environnement, il se pourrait que les adaptations, apparemment réussies, aux « stress émotionnels » causés par le comportement de compétition et par le surpeuplement aboutissent à des maladies organiques et mentales ultérieures. Par sa vie sociale, l’homme apprend à commander aux manifestations de ses réactions émotionnelles. D'ordinaire, il trouve le moyen de cacher son impatience, son irritation et son hostilité derrière un masque de comportement civilisé. À l'intérieur, pourtant, il continue de réagir aux stimuli émotionnels par des mécanismes physiologiques hérités de ses ancêtres paléolithiques et même de son passé animal. La réaction primitive de combat et de fuite se produit toujours en lui, et fait intervenir le système nerveux autonome ainsi que divers mécanismes hormonaux, provoquant des réactions physiologiques inutiles et potentiellement dangereuses. Comme nous l'avons vu, il est probable que ces réactions laissent des traces qui, en s'accumulant avec les années, deviennent une menace pour le corps et l'esprit.

La réaction de combat et de fuite n'est que l'un des nombreux éléments que l’homme a conservés du passé de sa race. Ses mécanismes physiologiques sont toujours accordés à la rotation diurne de la terre autour de son axe et à sa rotation annuelle autour du soleil, ainsi qu'à divers autres phénomènes cosmiques. C'est pourquoi les rythmes naturels inscrits dans son corps entrent souvent en conflit avec ceux qui président à sa vie sociale (ch. II, 2). Certes l’homme est tellement capable d'adaptation qu'il peut faire de la nuit le jour et passer, plus rapidement que le son, d'une latitude à l’autre, sans se soucier des impératifs des rythmes biologiques. Mais, s'il parvient généralement á réaliser l'adaptation physiologique nécessaire, elle implique toujours de graves troubles hormonaux. Il est probable que le résultat ultime de ces troubles sera de plus en plus inquiétant à mesure que la vie continuera de se mécaniser et de se dissocier plus radicalement encore des cycles naturels. En fait, nous l’avons vu, des effets pathologiques ont été constatés expérimentalement chez les animaux maintenus un certain temps dans des conditions physiques différentes de celles impliquées par leurs rythmes naturels (ch. II) ».

René Dubos, L'homme et l'adapation au milieu, Payot, Paris 1973, p 262.

Articles


Définitions de la santé

René Dubos
De l'adaptation dont parle Dubos dans sa définition de la santé, on pourrait dire qu'elle est une adaptation créatrice par rapport à une adaptation dont le seul but est de maintenir l'équilibre interne, conformément à la thèse de Claude Berna

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