Le
Traité des Lois de Théophraste a un caractère encore plus strictement juridique. Élève d’
Aristote et son successeur dans la direction du Lycée, Théophraste avait repris, avec moins de génie mais autant de science, l’œuvre encyclopédique de son maître. Ses livres, dont le nombre était prodigieux, résumaient et présentaient dans un ordre systèmatique tout ce qu’on savait de son temps. Il ne nous en est parvenu qu’un petit nombre, des traités de botanique et de physique. Les autres ont péri et entre autres le
Traité des Lois dont il ne reste que des fragments. Il existait encore au IXe siècle de notre ère, puisque le compilateur Jean de Stobi, qui vivait à cette époque, en a transcrit quelques pages dans un de ses recueils, mais depuis lors il a disparu sans laisser d’autres traces.
Théophraste avait aussi écrit un traité de la Royauté et une Politique opportuniste. Il ne nous en reste que des citations insignifiantes.
La perte du
Traité des Lois a été un grand malheur, non moins grand peut-être que celle du recueil des constitutions composé par Aristote. On peut dire que ces deux ouvrages avaient fondé la science des législations comparées. On y trouvait tout le droit public et privé de la Grèce. Celui de Théophraste a eu l’honneur d’être cité par deux jurisconsultes romains. Les fragments qui nous en restent sont d’une grande importance, et il suffit d’y jeter les yeux pour se convaincre que la science du droit a été cultivée en Grèce comme à Rome.