Sonnet à Chevreul
Plein la bouche, et déjà dorloté par l'Histoire,
Direz, si ces vers-ci meublent votre mémoire,
Un tel me célébrait lorsque j'avais cent ans.
Lors, vous n'aurez aucun de vos petits-enfants
Qui n'ait soif à ce nom et ne demande à boire,
Répétant à l'envi votre immortelle gloire
Et le nombre fameux de vos jours triomphants.
Pour moi, je serai mort depuis belle lurette
Mais je refleurirai dans quelque pâquerette
Vous, vous aurez toujours la même horreur du vin.
Ah! si vous m'en croyez, ô vieillard sobre et digne,
Ainsi que tout le monde éteignez-vous demain
Mais cueillez aujourd'hui les roses de la Vigne.