Le caractère cosmopolite de New York

Michael Jay Friedman
Dès ses débuts de colonie hollandaise située à l'extrémité sud de l'île de Manhattan, la ville qui est devenue aujourd'hui New York était relativement ouverte et cosmopolite. Dans les années 1640, quand la « Nouvelle-Amsterdam » n'avait qu'un millier d'habitants, ceux-ci parlaient déjà une quinzaine de langues. Ces premiers New-Yorkais étaient venus de l'Allemagne, de la Suisse, de la Moravie, de la France, du Portugal, de la Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Leurs diverses appartenances religieuses ne constituaient guère d'obstacle, à l'opposé de ce qui se passait dans la plus grande partie de l'Europe. En 1655, la Compagnie des Indes occidentales rejeta la décision du gouverneur Peter Stuyvesant d'interdire l'accès à la colonie à un groupe de juifs expulsés de la colonie portugaise du Brésil parce qu'elle l'estimait être « déraisonnable et injuste ».

Le caractère cosmopolite était tout à fait naturel dans une ville qui accordait plus d'importance au commerce qu'aux classes sociales. Tout comme aujourd'hui, les possibilités offertes par New York attiraient les immigrants qui avaient été privés de telles possibilités ailleurs et qui étaient disposés à travailler dur, à prendre des risques et à innover. Leur réussite aida la ville à grandir et à prospérer et incita d'autres personnes, souvent originaires de parties très différentes du monde, à aussi chercher fortune à New York.

En 1860, près de la moitié des New-Yorkais étaient nés à l'étranger. Les habitants nés en Irlande constituaient alors le plus grand groupe d'immigrés, suivi du groupe de ceux nés en Allemagne. Pendant la période allant de 1880 à 1919, quelque 23 millions d'Européens, originaires pour la plupart de l'Europe méridionale et orientale, immigrèrent aux États-Unis. Au moins 17 millions d'entre eux arrivèrent dans le pays via New York, et un nombre assez important restèrent dans la ville, lui donnant ainsi un côté russe, polonais, italien ou juif. Le terme « creuset » remonte à cette époque et fait allusion aux quartiers du « Lower East Side » et de l'« East Village » de Manhattan où un grand nombre de ces nouveaux immigrés s'intallèrent.

Les arrivées plus récentes d'immigrés ont accru la diversité ethnique et raciale de New York à tel point que les New-Yorkais peuvent tracer leur origine dans plus de 180 pays. La « Grande Migration » des Noirs vers le Nord après 1910 a amené un grand nombre d'entre eux à New York, tandis que les immigrés venus d'Asie et d'Amérique latine continuent à grossir la population de la ville. Selon le recensement de 2000, près de 36 % des New-Yorkais sont nés à l'étranger, et plus de la moitié de la population se compose d'immigrés et d'enfants d'immigrés. Les principaux pays d'origine des New-Yorkais nés à l'étranger sont la République dominicaine, la Chine, la Jamaïque, le Guyana, le Mexique et l'Equateur.

En 2000, le nombre d'habitants de la ville a atteint 8 millions ; près de 30 % d'entre eux étaient d'origine latino-américaine, plus de 26 % d'origine africaine et près de 10 % d'origine asiatique. Près d'un tiers de la population noire de la région métropolitaine de New York est maintenant d'origine antillaise. À l'heure actuelle, les groupes ethniques les plus importants sont porto-ricain (9,8 %), italien (8,7 %), irlandais (5,3 %), dominicain (5,1 %) et chinois (4,5 %).

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Un grand nombre des 800 quartiers de New York gardent un aspect ethnique. Les quartiers de « Little Italy » et de « Chinatown », qui attirent aujourd'hui de nombreux touristes, sont apparus pendant le XIXe siècle. Harlem est devenu un centre dynamique de la vie afro-américaine après 1910. D'autres groupes ont formé des enclaves semblables.

De nos jours, les écoles publiques de New York comptent des élèves qui parlent plus de 120 langues.



Michael Jay Friedman (rédacteur du « Washington File »), Diverse, dynamique, la ville de New York regarde vers l'avenir, 30 décembre 2005
Les articles du "Washington File" sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat américain
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