La vie de Florence Nightingale
La légende
Le portrait de l'héroïne romantique que nous donne de Florence Nightingale l'imagerie populaire, ne nous dit rien de ses contributions à l'éducation. Sa légende, Nightingale y a laissé cependant son empreinte, puisqu'en popularisant la formation des infirmières, elle a ouvert une nouvelle profession aux femmes. Cette légende, qui continue d'occuper une place importante dans la communauté infirmière mondiale, n'a pas concouru, au contraire, à nous faire mieux connaître Florence Nightingale.
C'est en soignant les malades et les blessés pendant la guerre de Crimée (1854-1856) qu'elle est devenue célèbre. Elle aurait pu exercer ensuite des fonctions importantes - surveillante générale et responsable de la formation dans un hôpital par exemple. Au lieu de cela, elle s'est retirée de la vie publique pour exploiter sa notoriété afin de faire campagne en vue de l'adoption et du développement de programmes d'enseignement. Si son influence a été si grande, c'est sans doute parce qu'elle a préféré influencer les orientations plutôt qu'exercer le pouvoir. Après la guerre de Crimée, elle a rédigé plus de 200 livres, rapports et opuscules, qui ont eu un effet profond sur la situation sanitaire dans l'armée, les conditions de vie en Inde, les hôpitaux civils, les statistiques médicales et les soins infirmiers. Ses principales contributions au développement de l'enseignement ont été la création de nouveaux établissements pour la formation de médecins militaires et d'infirmières d'hôpitaux mais certaines de ses réalisations moins connues en matière d'éducation sont remarquables.
Des études ont été faites sur Florence Nightingale en tant que réformatrice, statisticienne, administratrice et chercheuse, mais la question de son influence sur l'éducation n'a guère été approfondie. L'histoire officielle de son action pour la formation des infirmières (Baly, 1986) passe sous silence ses idées générales en matière d'éducation pour retenir surtout les tracas administratifs qui ponctuent la chronique mouvementée de sa première école d'infirmières.
Il existe tout naturellement de nombreux fils conducteurs qui relient les différents aspects de l'éducation dont elle s'est occupée. Elle-même n'a trouvé un débouché à son éducation et à sa formation qu'à l'âge de 31 ans. Poussée par le désir d'exploiter concrètement ce qu'elle avait appris, elle ne cesse, dans ses lettres, ses notes et ses opuscules des débuts, de rappeler les finalités de l'éducation et de critiquer l'enseignement alors offert aux femmes. En tenant compte de ces premiers écrits et de ce qu'elle a fait ensuite pour promouvoir des plans de formation, on peut affirmer que Florence Nightingale a été une grande éducatrice, demeurée pourtant méconnue.
La jeunesse
Née en 1820, Florence était la fille cadette de William et Frances Nightingale, couple aisé issu d'adeptes de la doctrine unitarienne (dissidents de l'Église anglicane). Elle a grandi à une époque marquée par de profondes mutations sociales, dans un milieu ouvert aux idées libérales et réformatrices. Son grand-père maternel, William Smith, membre du parlement pendant quarante-six ans, fit partie de ceux qui militèrent avec succès pour la liberté religieuse et pour l'abolition de l'esclavage. Plusieurs membres de sa famille s'étant intéressés à la politique, il n'y a rien d'étonnant à ce qu'elle se soit sentie profondément concernée par les grands problèmes de son époque.
Le père de Florence supervisa l'éducation de celle-ci en même temps que celle de sa soeur, Parthénope. Il avait fait ses études à l'Université de Cambridge et il établit pour elles un programme qui comportait le latin, le grec, l'histoire, la philosophie, les mathématiques, les langues modernes et la musique. William Edward Nightingale avait des idées modernes sur l'amélioration de la société et sur l'éducation des femmes. Aussi mit-il dans l'éducation de ses filles tout le sérieux que l'on accordait plus souvent à l'éducation des fils. Si Parthénope préférait le dessin, Florence était naturellement portée aux études. L'aide substantielle qu'elle devait apporter plus tard à Benjamin Jowett pour sa traduction des Dialogues de Platon en dit long sur l'étendue de son érudition.
Pour une jeune femme de son milieu social, les occasions de tirer concrètement parti de ce qu'elle avait appris étaient rigoureusement limitées. Dès l'adolescence, elle commença à se rendre compte qu'il était difficile de concilier l'attrait des plaisirs d'une vie familiale très mondaine et un profond désir d'agir.
Sa «vocation»
À l'âge de 17 ans Florence eut, comme l'indique un de ses carnets intimes, une expérience mystique (1), une sorte d'appel profond qui allait la conforter dans la conviction qu'elle n'était pas destinée à mener une vie ordinaire. Entre 20 et 30 ans, elle eut des conflits de plus en plus fréquents avec ses parents qui voulaient la marier, mais tenant bon, elle parvint à garder son indépendance. Trouver un domaine d'action auquel elle puisse appliquer son intelligence et canaliser ses capacités intellectuelles n'était pas chose aisée. À l'âge de 30 ans, elle décrivit cette frustration en ces termes: «À un moment de ma vie - j'ai assouvi ma soif de faire des études et d'acquérir des connaissances, mais cela n'a pas duré». Lorsque fut créé en 1848 le Queen's College, qui donnait pour la première fois aux jeunes filles la possibilité de suivre un enseignement supérieur, Florence ne se montra pas intéressée: ce qu'elle voulait, c'était un domaine où elle pourrait agir, mettre à profit des connaissances déjà considérables. Elle a écrit:
La première chose à laquelle je me souviens avoir songé - et la dernière - ce fut le travail d'infirmière ou, à défaut, l'éducation, mais plutôt celle des délinquants que celle des jeunes. Or, je n'étais pas moi-même formée à ces fins (Vicinus et Nergaard, 1989, p. 30).
En 1845, alors qu'elle cherchait par quels moyens pratiques apprendre à soigner, Florence demanda à ses parents l'autorisation d'exercer le métier d'infirmière au Salisbury Infirmary, où un ami de la famille était médecin-chef. L'autorisation fut refusée, non pour des raisons propres à cet hôpital, mais parce que, selon ses parents, ce travail ne convenait pas à une personne du rang social de leur fille. «C'était comme si j'avais voulu être fille de cuisine», commenta-t-elle. Elle conclut avec amertume que seul le veuvage ou la misère pouvait donner à une femme instruite une raison de travailler. Durant cette période difficile, elle reçut quelques encouragements de Samuel Gridley Howe, le premier Américain à s'être préoccupé de l'éducation des aveugles. Il lui conseilla de persévérer dans son idée de devenir infirmière, malgré la consternation de sa famille et de ses amis.
En 1848, Florence eut l'occasion, pendant un séjour à Londres, de faire pendant plusieurs mois la classe à des enfants pauvres (mes «petits voleurs» comme elle les appelait) à la Ragged School de Westminster. Cette expérience lui fit découvrir la pauvreté et voir qu'elle pouvait jouer un rôle utile mais elle fut, une fois encore, arrêtée par les objections de sa famille: «Si seulement on pouvait éduquer sans se préoccuper de ce que les gens pensent ou ne pensent pas, mais en s'en tenant seulement à des notions abstraites de bien ou de mal, comme tout serait mieux!» (O'Malley, 1931, p. 151).
Le tournant
En 1849, elle fit un voyage culturel en Égypte et en Grèce, pendant lequel elle trouva le temps de prendre des notes détaillées sur la situation sociale et les sites archéologiques. Sur le chemin du retour, le groupe dont elle faisait partie traversa l'Allemagne et s'arrêta à Kaiserswerth, près de Düsseldorf, où, en 1836, le pasteur Theodor Fliedner avait fondé un hôpital, un orphelinat et une école. Le personnel de l'institution se composait de «diaconesses» formées par Fliedner et sa femme Caroline. À l'âge de 30 ans, «celui où le Christ a commencé sa mission», Florence revint à Kaiserswerth pour y suivre une formation d'infirmière, en dépit d'une vigoureuse opposition de sa famille.
Elle se révéla particulièrement douée et, au bout de trois mois, le pasteur Fliedner l'invita à publier un compte rendu de la vie à Kaiserswerth pour les lecteurs anglais (Nightingale, 1851). De son côté, Florence était toute disposée à faire connaître Kaiserswerth en tant que lieu où les femmes pouvaient suivre un enseignement utile. L'ouvrage, publié anonymement, s'ouvre sur une critique de l'éducation donnée alors aux femmes:
(...) si, intellectuellement, un pas en avant a été fait, dans la pratique rien de concret n'a suivi. La femme est en porte-à-faux. Elle est formée à l'acquisition de connaissances, elle ne l'est pas à l'action (ibid., p. 3).
Dès 1846, dans une correspondance avec son père, Florence avait abordé ce thème à propos de l'éducation en général et il est intéressant de constater qu'elle voyait mal comment combler l'écart entre théorie et pratique. Elle pensait que «des essais doivent être faits et des efforts entrepris - des corps doivent tomber dans la brèche pour ouvrir le chemin à d'autres...» (Vicinus et Nergaard, 1989, p. 30). Nous nous souviendrons de cette remarque lorsque nous évoquerons la création de l'école Nightingale quatorze ans plus tard.
Florence Nightingale ne parvint pas tout de suite à mettre en application sa toute récente formation et, à son retour de Kaiserswerth, en 1851, elle rédigea ce qu'elle appela sa «religion du travail», un traité philosophique qu'elle fit imprimer en privé, dix ans plus tard et qui compose les trois volumes Suggestions for thought for searchers after religious truth (Nightingale, 1860b). Dans un chapitre semi-autobiographique intitulé «Cassandre», qui demeure un texte fondamental de l'histoire de la femme au XIXe siècle, elle défend avec passion un nouveau type d'éducation: «les femmes aspirent à l'éducation pour apprendre à enseigner, pour apprendre les lois de la pensée humaine et la façon de les appliquer...» (Nightingale, 1860b, p. 391). Comme elle avait coutume de le faire, après avoir manifesté son idéalisme, elle poursuivait pragmatiquement: «et sachant combien, dans l'état actuel des choses, cette éducation ne peut être qu'imparfaite, elles aspirent à acquérir de l'expérience, mais de façon suivie et systématisée».
Entre 1851 et 1854, elle compléta la formation acquise à Kaiserswerth en visitant des hôpitaux à travers le Royaume-Uni et l'Europe et en rassemblant des informations. Pour traduire les indications ainsi obtenues en une vision systématique, elle se consacra à un processus d'analyse des rapports relatifs aux hôpitaux et de réflexion face aux publications officielles concernant la santé publique.
En 1853, lorsqu'elle visita l'hôpital Lariboisière, qui venait d'être construit à Paris, elle fut favorablement impressionnée par les salles, réparties en plusieurs pavillons. Ces salles étaient spécialement conçues pour recevoir la lumière et l'air frais tout en permettant aux «effluves délétères» et aux «miasmes» de se disperser entre les longs blocs étroits dans lesquelles elles se situaient. Ses recherches sur la diminution de la mortalité à Lariboisière contribuèrent à confirmer la théorie des «miasmes», selon laquelle la maladie apparaissait spontanément dans les espaces sales et clos. Depuis les années 1830, cette théorie avait permis d'améliorer la santé publique au Royaume-Uni avec notamment l'installation d'égouts et l'alimentation en eau pure des villes. Les responsables de la santé publique ou les «réformateurs de la santé», comme on les appelait, étaient rarement médecins. Beaucoup étaient ingénieurs des travaux publics et Edwin Chadwick, le chef des services sanitaires de l'époque, était assureur. En 1858, Louis Pasteur isola les microbes et apporta la preuve que les maladies ne survenaient pas simplement de façon spontanée. À partir de cette époque, les spécialistes des sciences médicales contestèrent le programme des réformateurs mais on peut affirmer que même si leur postulat était erroné, leurs conclusions étaient correctes et leurs réformes utiles.
La place accordée par Florence Nightingale à l'hygiène lors de la guerre de Crimée (1854-1856) et l'importance qu'elle attachait au rôle de l'infirmière dans le maintien d'un bon environnement s'expliquent dans une large mesure par ce qu'elle avait compris des causes des maladies. Elle se distingue des tenants de la théorie des miasmes de son époque par le lien particulier qu'elle établissait entre ses conceptions scientifiques et ses convictions religieuses.
Pour elle, Dieu avait créé les maladies résultant de miasmes pour que l'homme, après en avoir déterminé les causes par l'observation, puisse ensuite prévenir leur retour en prenant les mesures voulues au milieu de son environnement. Elle pensait donc que les infirmières, chargées de veiller au respect des règles d'hygiène, pouvaient jouer un rôle irremplaçable dans la progression de la spiritualité et découvrir la nature de Dieu en se familiarisant avec ses «lois de la santé» (Nightingale, 1873). Elle estimait qu'on ne lui avait rien enseigné sur la nature de la maladie - pas même à Kaiserswerth - mais qu'elle avait appris par l'expérience, l'observation et la réflexion. Aussi, lorsqu'elle fut invitée à organiser la formation des infirmières, elle s'efforça de reproduire les conditions dans lesquelles elle avait appris les données évidentes de la maladie.
Ce n'est qu'en août 1853 que Florence Nightingale occupa son premier emploi, un poste qui lui donnait enfin la possibilité de mettre en pratique son savoir et sa formation. Elle fut nommée Lady Superintendent d'une clinique de femmes réservée aux dames de la bonne société au 1, Upper Harley Street dans le West End de Londres, où elle demeura jusqu'à ce qu'éclate la guerre de Crimée. Elle s'y révéla une gestionnaire de premier ordre. Dans les salles, elle veillait à ce que son personnel et elle-même soient soumis aux médecins pour tout ce qui concernait le traitement mais devant le comité de direction, il lui arrivait souvent, dans l'intérêt des malades, de remettre en question la politique appliquée, et parfois même d'obtenir qu'elle soit radicalement modifiée.
La guerre de Crimée
Florence Nightingale se demandait en 1854 quel nouveau défi elle pourrait relever – devenir surveillante générale d'un hôpital de Londres par exemple - lorsque éclata la guerre de Crimée.
L'organisation des hôpitaux britanniques durant cette guerre n'était sans doute pas pire que lorsqu'ils avaient été mis à l'épreuve pour la dernière fois pendant les guerres napoléoniennes, quarante ans plus tôt, mais la société attendait maintenant davantage, la population étant mieux informée du déroulement des conflits par les reportages sur le front publiés dans les journaux. Grâce à un grand courant de sympathie du public, soucieux du bien-être des soldats, le secrétaire d'État à la guerre, Sydney Herbert, put prendre une mesure radicale. La nomination de Florence Nightingale à la tête d'un groupe d'infirmières était un fait sans précédent. Aucune femme n'avait auparavant occupé un poste officiel dans l'armée et le choix de Florence comme infirmière en chef était intéressant car si elle possédait une expérience professionnelle et une grande intelligence, elle n'était guère encline à accepter les ordres d'une hiérarchie qui multipliait les bourdes.
Elle comprit immédiatement la situation à Scutari, où se trouvait le principal hôpital militaire britannique. Ne tenant pas à compromettre la réforme en s'aliénant les médecins, elle commença par placer ses infirmières sous leurs ordres et à organiser une blanchisserie. En un mois, elle était parvenue à améliorer l'entretien des salles, à obtenir une nouvelle literie et des vêtements neufs pour les soldats et à améliorer la nourriture. Non contente de superviser les soins donnés aux hommes, elle trouva le temps d'écrire des lettres sous leur dictée, d'organiser l'envoi de mandats à leur famille et de prévoir des salles de lecture et des jeux pour les convalescents. Bataillant avec les autorités militaires et le service de l'intendance, elle était une véritable épine dans le flanc du directeur des services médicaux de l'armée. L'intérêt croissant que suscitaient ses efforts dans le grand public donnait à son action un écho dont étaient privés les réformateurs issus des rangs de l'armée. Beaucoup des recommandations faites par l'infirmière en chef au secrétaire d'État à la guerre figurèrent très vite dans le règlement de l'armée.
Si son génie administratif lui valut le respect de la reine Victoria et celui de nombreux membres du gouvernement, ce sont les soins et l'attention dont elle entourait chaque malade et chaque blessé qui lui valurent l'affection du peuple britannique. On prétend qu'elle parcourait les six kilomètres de couloirs de l'hôpital toutes les nuits et un soldat reconnaissant raconte qu'il embrassait l'ombre de la «dame à la lampe» lorsqu'elle passait près de lui. Florence Nightingale devint un symbole d'espoir pendant toute cette campagne militaire, par ailleurs désastreuse.
En novembre 1855, alors qu'elle était au faîte de sa renommée acquise en Crimée, un groupe d'admirateurs de son action organisa une réunion publique à Londres en vue de réunir des fonds pour lui permettre de poursuivre la réforme des hôpitaux civils à son retour en Angleterre, en créant un centre de formation d'infirmières et d'aides-soignantes. Le Fonds Nightingale fut créé sans grande participation de la porteuse du nom, encore submergée par les soucis de la guerre. Elle ne devait commencer à s'en occuper qu'en 1860, mais, même alors, parallèlement à d'autres tâches pressantes.
Arrivée en Angleterre, elle constata avec horreur que le gouvernement était apparemment satisfait des enquêtes limitées qu'il avait diligentées sur la façon désastreuse dont avait été conduite la guerre, qui avait entraîné 16 000 décès pour cause de maladies contre 4 000 en raison des combats. Elle fit immédiatement campagne pour que soit créée une véritable commission d'enquête dont les travaux n'aboutirent vraiment qu'en 1860.
Selon Lytton Strachey, auteur d'une biographie qui n'a rien d'une hagiographie, Scutari lui avait permis d'acquérir un savoir, mais aussi un pouvoir. Sa formidable réputation – une force incommensurable - la portait (1918). En fait, son «pouvoir» était une force sans doute plus subtile que Strachey ne le donne à entendre, mais elle n'en était pas moins irrésistible.
L'éducation des militaires
Florence Nightingale usa de son influence pour demander que les soldats britanniques soient éduqués et les médecins militaires formés. En dépit des instructions très limitées qu'elle avait reçues avant de partir pour la Crimée, elle avait déploré au plus fort de la guerre le manque d'expérience pratique de nombreux jeunes chirurgiens et suggéré qu'on organise à leur intention, durant le conflit même, des cours de pathologie et d'autres matières connexes. En fait, un laboratoire de pathologie fonctionna brièvement à Scutari, sous son impulsion.
L'enseignement médical pratique qu'elle appelait de ses voeux allait devenir l'un des quatre centres d'action de la Commission royale de la santé de l'armée britannique.
Florence Nightingale contribua à obtenir la création, en 1857, de la Commission royale, présidée par Sidney Herbert et composée en majorité de partisans de ses théories. Elle commença à rassembler des preuves de la mauvaise gestion des hôpitaux et à réunir des statistiques sur la mortalité (ce sont ces statistiques relatives à la campagne de Crimée qui lui valurent d'être la première femme élue membre de la Société royale de statistiques en 1860).
Florence Nightingale élabora des plans d'enseignement de la médecine militaire dans ses Notes on matters affecting the health, efficiency and hospital administration of the British army qui furent imprimées à titre privé, en 1858. La finalité de cette formation s'ancrait manifestement dans les enseignements du récent conflit:
(...) quel que soit le volume des connaissances scientifiques que semble posséder l'étudiant lorsqu'il arrive à l'armée, elles ne sont guère révélatrices de ses compétences pratiques. Mais comme l'entrée dans l'armée lui donne immédiatement l'occasion d'appliquer son savoir et que des patients lui sont très vite confiés, il paraît nécessaire de prévoir une école où il puisse acquérir ces compétences entre le moment où il revêt l'uniforme et celui où il est incorporé dans un régiment (Nightingale, 1858, p. 43).
On peut juger de la force de ses propositions quand on sait qu'elles ont été appliquées par des médecins et des chirurgiens expérimentés, qui étaient des vétérans de la campagne de Crimée. La première école de médecine militaire du Royaume-Uni fut créée en 1860, à Fort Pitt (Chatham).
L'intérêt qu'elle portait à l'enseignement dans l'armée ne se limitait pas à la formation des médecins puisqu'elle réclamait aussi des moyens d'enseignement pour la troupe. Comme le montre un récent article (Calabria, 1994) sur cet aspect peu connu de son oeuvre, elle était assez en avance sur son temps pour penser que le simple soldat n'était pas totalement inéducable. Comme beaucoup de ses contemporains, elle était consciente des effets débilitants qu'avaient sur l'armée la boisson et la prostitution, mais il était tout à fait exceptionnel de considérer que la condition du soldat n'était pas imputable à sa nature mais à l'environnement. Elle écrivait:
Je n'ai jamais été de ceux qui déplorent que le soldat soit insouciant, sensuel, désespérant. Au contraire, je dois dire... que je n'ai jamais rencontré des gens si réceptifs à l'enseignement et si pleins de bonne volonté que les militaires en général. Donnez-leur la possibilité d'envoyer promptement et en toute sécurité de l'argent à leur famille - et ils le feront. Donnez-leur une école et des cours - et ils y viendront. Donnez-leur un livre, un jeu et une lanterne magique et ils cesseront de boire (Goldie, 1987, p. 21).
Le succès rencontré par la salle de lecture de Scutari encouragea Florence Nightingale à faire campagne pour que des salles semblables soient installées dans les plus grandes casernes après la guerre et elle parvint en partie à ses fins.
La guerre de Crimée lui fournit l'occasion de tester ses idées et elle se sentit obligée, après le conflit, de publier un compte rendu (Nightingale, 1858a; 1858b; 1859). Elle savait qu'il fallait saisir immédiatement l'occasion de tirer des enseignements de la guerre: «Nous ne pouvons pas répéter l'expérience pour ceux qui enquêtent en Angleterre, comme on le ferait avec une expérience chimique. Il faut en faire un exemple historique.» (McDonald, 1993). Si les réformes d'après la guerre de Crimée étaient urgentes, celles des soins infirmiers n'étaient pas aussi prioritaires. Ce n'est qu'en 1860, soit quatre ans après la fin du conflit, que Florence Nightingale se consacra à la formation des infirmières, domaine auquel son nom est le plus étroitement associé.
La formation des infirmières
Au Royaume-Uni, l'idée qu'il fallait former les infirmières n'était plus entièrement nouvelle au milieu du XIXe siècle. Avant la guerre de Crimée, on avait assisté à une renaissance des congrégations religieuses vouées au service des malades, qui produisaient de nombreuses infirmières compétentes et vertueuses en opposition totale avec le stéréotype de l'infirmière, ignorante et souvent ivre, popularisé par Charles Dickens. Un certain nombre d'établissements de formation avaient été fondés au Royaume-Uni dans les années 1830 et 1840 après que de nouvelles libertés religieuses eurent été octroyées. St. John's House, communauté anglicane créée en 1848, dispensait une formation de trois mois à des femmes à qui on apprenait à soigner les pauvres et les malades à domicile. Six infirmières de St. John's accompagnèrent Florence Nightingale en Crimée mais, bien qu'elle eût noué des relations d'amitié étroites avec Mary Jones, directrice de St. John's House, et la révérende mère Clare Moore, supérieure du couvent de la Miséricorde à Bermondsey, deux établissements qui envoyèrent aussi des infirmières en Crimée, elle tint à ce qu'on formât des infirmières laïques. Lorsqu'elle travailla à la conception d'un programme de formation, elle eut conscience de l'opposition que cela pouvait susciter. Durant la guerre de Crimée, les tentatives de conversion de soldats sur leur lit de mort, dont certaines infirmières avaient été accusées par la presse, avaient failli faire avorter sa mission. C'est sans doute notamment parce qu'elle craignait de telles controverses qu'elle choisit la formation laïque.
La réforme des soins infirmiers à l'hôpital suscitait déjà une vigoureuse opposition. En 1856, John Flint South, chirurgien au St. Thomas' Hospital, à Londres, fit savoir que, selon lui, les infirmières n'avaient pas besoin de plus de qualifications que les femmes de chambre. Cela n'empêcha pas Florence Nightingale et le Fonds qui portait son nom d'engager en 1859 des négociations pour créer un centre de formation à St. Thomas. L'opposition d'une partie de la profession médicale était inévitable.
Nous avons déjà fait remarquer que Florence Nightingale préférait peser sur les décisions plutôt que les imposer. Pourtant, en ce qui concerne l'école Nightingale, d'autres raisons la poussaient à se tenir relativement éloignée de la gestion de l'établissement. La maladie dont elle souffrait depuis la guerre de Crimée limitait son activité: il était donc logique qu'elle déléguât la lourde charge que représentait la direction de l'école à une surveillante générale active. Aurait-elle d'ailleurs été en bonne santé, il est peu probable qu'elle aurait elle-même enseigné puisque, à en juger par sa correspondance privée, elle ne se sentait pas faite pour enseigner aux femmes. En décembre 1861, elle écrivait, non sans une certaine exagération, à Mary Mohl:
Mes doctrines n'ont pas rencontré d'écho chez les femmes. Aucune de mes compagnes de Crimée n'a appris quoi que ce soit de moi, aucune n'a consacré sa vie... à mettre à profit la leçon de cette guerre (Vicinus et Nergaard, 1989, p. 230).
Elle était également persuadée que ce sont les meilleurs praticiens qui font les meilleurs enseignants:
L'auteur, qui a une plus grande expérience de ce qu'on pourrait appeler les soins infirmiers à l'hôpital – à savoir les soins manuels pratiques - que quiconque en Europe, pense honnêtement qu'il est impossible d'apprendre cela dans un livre et qu'on ne peut complètement acquérir ce savoir que dans des salles d'hôpital; elle pense aussi sincèrement que pour ce qui est des soins en chirurgie, la meilleure école en Europe était sans doute de voir à l'oeuvre une «soeur» de la vieille école dans un hôpital de Londres (Nightingale, 1860a).
Si les manuels ne pouvaient, selon elle, enseigner l'aspect «artisanal» du travail de l'infirmière, elle reconnaissait cependant qu'ils permettaient de se familiariser avec les règles d'hygiène et d'aménagement des installations. Son plaidoyer pour que chaque stagiaire ait sa chambre au Nightingale Home afin d'étudier et de réfléchir montre qu'elle ne s'intéressait pas uniquement à l'aspect pratique de la formation des infirmières.
Les caractéristiques de l'école Nightingale pendant ces premières années de fonctionnement étaient les suivantes:
- L'établissement, tout en étant indépendant, était rattaché à un hôpital;
- Les stagiaires ne relevaient que de la surveillante générale;
- L'établissement constituait un foyer sécurisant pour les stagiaires;
- L'enseignement des stagiaires était assuré par le personnel de l'hôpital: religieuses et médecins;
- L'évaluation des stagiaires était assurée par les religieuses et par la surveillante générale;
- Les stagiaires percevaient un salaire de base pendant leur formation;
- Le contrat des stagiaires leur faisait obligation d'accepter, après leur formation, un poste dans un hôpital désigné par le Fonds. Celui-ci avait pour politique d'envoyer des groupes d'infirmières formées, diffuser le système de formation Nightingale dans d'autres hôpitaux.
Tout cela n'alla pas sans bien des difficultés. Le système reposait sur les soeurs qui n'avaient elles-mêmes aucune qualification; on ne pouvait attendre des médecins qu'ils comprennent aussi bien les impératifs de la formation des infirmières que l'enseignement de la médecine; la surveillante générale, Mme Sarah Wardroper, responsable des soins infirmiers à l'hôpital, utilisait les stagiaires comme personnel supplémentaire; il se révéla difficile de recruter des stagiaires ayant les qualités voulues.
Selon Monica Baly, historienne du Fonds Nightingale, La lampe de Mlle Nightingale ne produisit pas une illumination soudaine: la réforme progressa lentement et avec peine et ce qui devait être connu plus tard sous le nom de système Nightingale, loin d'être un projet idéal conçu par elle, ne fut qu'une construction pragmatique tirée de l'expérience et de compromis imposés.
L'appréciation générale de Monica Baly est sans aucun doute exacte: l'école n'a pas progressé aussi régulièrement que les premiers historiens en avaient donné l'impression. Les dix premières années ont été particulièrement difficiles. Néanmoins, le dispositif qui s'est mis en place au cours des dix années suivantes était bien meilleur, essentiellement grâce à une série d'initiatives prises par Florence Nightingale elle-même au début des années 1870. Il n'y a aucune raison sérieuse de croire qu'elle voyait dans la formation des infirmières autre chose qu'un projet expérimental. Elle avait appris au temps de la Commission royale sur la santé de l'armée que les réformes ne s'opèrent pas par des victoires faciles. De 1872 jusqu'à ce que son pouvoir se mette à décliner, elle suivit de près le développement de l'école, faisant connaissance avec un grand nombre de stagiaires et adressant à l'établissement une missive annuelle imprimée, pleine de conseils pratiques et d'exhortations morales.
Il ne faut pas oublier non plus lorsqu'on s'efforce de mesurer le succès de l'école Nightingale que malgré ses débuts difficiles, sa réputation s'était propagée très loin à cause de l'impact durable de la légende Nightingale, mais aussi grâce à des efforts soutenus. Le cousin de Florence, Henry Bonham-Carter, fut secrétaire du Fonds Nightingale de 1861 à 1914 et son dévouement contribua à faire en sorte que les résultats obtenus par l'école soient reconnus. En 1887, lorsque Mme Wardroper partit à la retraite, Bonham-Carter put proclamer que l'école avait donné des surveillantes générales à 42 hôpitaux et que 520 infirmières y avaient bénéficié d'une formation. Les succès de l'école facilitèrent le recrutement de stagiaires de plus grande valeur tandis que des infirmières Nightingale mieux formées se mettaient à ouvrir leur propre établissement.
En émigrant très tôt vers l'Australie, le Canada, l'Inde, la Finlande, l'Allemagne, la Suède et les États-Unis d'Amérique, les infirmières Nightingale créèrent tout un réseau d'établissements. Leur métier était devenu une profession respectable pour les femmes du monde entier, la lampe de Florence Nightingale en devint l'emblème, symbole tout autant d'espoir (celui donné aux blessés de la guerre de Crimée) que d'alphabétisation et d'apprentissage. Lorsque la Fondation internationale Florence Nightingale fut créée en 1934 pour rendre hommage à son action éducative, la lampe en devint tout naturellement le symbole.
Les théories de Florence Nightingale
Si l'on peut dire que la lampe de Florence projeta une lumière, ce fut en 1882 lorsqu'elle rédigea pour le Dictionnaire de médecine Quain deux articles intitulés «Infirmières, formation des» et «Les soins aux malades». C'est dans le premier de ces textes qu'elle commença à décliner les qualités qu'on était en droit d'attendre d'un établissement de formation idéal, à partir de l'expérience acquise avec l'école Nightingale. La soeur résidente y exerçait une fonction essentielle. Elle avait pour tâche de consolider l'apprentissage acquis dans les salles et de surveiller le développement moral des stagiaires. Elle était en fait la première infirmière-enseignante spécialisée. Il est surprenant que Florence Nightingale ait imaginé la formation des infirmières en 1860 sans cette fonction et considéré qu'elle pouvait être remplie avec le seul concours de la surveillante générale des infirmières et des médecins.
Florence Nightingale a aussi exposé sa théorie de l'apprentissage, qui met l'accent sur l'acquisition de compétences pratiques:
L'observation nous indique comment est le patient; la réflexion ce qu'il faut faire; la formation comment il faut le faire. La formation et l'expérience sont, bien entendu, nécessaires pour nous enseigner aussi comment observer, ce qu'il faut observer, comment penser et ce qu'il faut penser (Nightingale, 1882).
Pour elle, une fois qu'une infirmière «avait appris à apprendre», il fallait poursuivre le processus au-delà de la formation proprement dite. Sur ce point, elle était considérablement en avance sur son temps: «tous les cinq ou dix ans [...] une nouvelle formation est de nos jours vraiment indispensable» (Seymer, 1954, p. 333). Il n'est guère surprenant que dans la dernière période de sa vie, elle se soit opposée à la certification des infirmières. Il lui semblait que ce statut officiel risquait de leur donner le sentiment que leur formation était achevée et de les rendre prétentieuses. Elle n'y voyait qu'une façon de reproduire le modèle de la profession médicale. Elle soulignait que les exigences de la fonction d'infirmière étaient différentes car ce rôle comportait une responsabilité particulière pour le bien-être des malades qu'elle estimait mieux garanti quand les soignantes considéraient plus leur travail comme une mission supérieure ou une vocation que comme une profession. Ses arguments - c'était sans doute inévitable - restèrent finalement sans écho.
Chantre de l'éducation
L'éducation imprégnait presque toutes les dimensions de sa vie. Deux préoccupations l'inspiraient: les méthodes d'enseignement devaient avoir un caractère pratique et correspondre aux objectifs susceptibles d'être définis.
Elle s'intéressa vivement à l'école élémentaire du village près duquel se situait la maison familiale des Nightingale, dans le Derbyshire. Elle acquit des ouvrages pour sa bibliothèque tout en s'attachant à d'autres formes d'apprentissage. Elle recommandait que l'on mette à profit la richesse géologique du Derbyshire en utilisant des spécimens de roches et de minéraux pour faciliter l'enseignement. On était bien loin des méthodes sinistres de M. Gradgrind, caricature de l'instituteur victorien dépeint par Charles Dickens.
Son intérêt pour les écoles s'étendait jusqu'aux colonies britanniques. Ce qui l'intéressait particulièrement, c'était l'effet de la scolarisation sur la santé des enfants. En 1863, sous le patronage du duc de Newcastle, elle réalisa une étude statistique sur 143 écoles coloniales d'Afrique du Sud, d'Australie, du Canada et de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka). Elle craignait que les méthodes d'enseignement européennes ne conviennent pas aux populations autochtones. Dans une correspondance échangée avec Sir George Grey, gouverneur de la Nouvelle-Zélande, elle expliquait:
Confiner dans une salle de classe, tous les jours et pendant plusieurs heures un certain nombre d'enfants, en les gavant de formules impressionnantes, [serait] fatal à une race soumise à ce traitement pour la première fois. Cela nuirait à la santé de ces enfants, les vouerait à la scrofule et à la tuberculose, et équivaudrait en fait à une lente torture conduisant à la mort (Keith, 1995).
Selon Jocelyn Keith, ses conseils semblent être demeurés lettre morte. À la fin des années 1860, elle s'intéressa à l'éducation des pauvres qui vivaient dans des hospices. Ses critiques acerbes du régime répressif imposé aux pensionnaires de ces établissements rencontrèrent un large écho. Au lieu de punir les pauvres, soutenait-elle essentiellement, il fallait les initier à des façons de s'aider eux-mêmes. Il était donc important de mettre en place un enseignement pratique qui les familiariserait avec diverses formes de travail manuel. Elle voulait retirer les enfants de ces hospices et leur donner un enseignement dans les établissements de formation à l'industrie, récemment créés.
En raison de sa longue amitié avec M. Benjamin Jowett, directeur du Balliol College de l'Université d'Oxford, elle fut conduite à s'interroger sur l'enseignement supérieur. Dans les années 1870, elle avait appuyé la proposition de créer, à la mémoire d'Adolphe Quetelet, fondateur des statistiques modernes, une médaille récompensant des travaux statistiques. Au début des années 1890, Jowett raviva son désir de promouvoir les statistiques et la présenta au mathématicien Francis Galton. Ensemble, Nightingale et Galton conçurent des plans pour la création d'une chaire de statistiques à Oxford. Dans une lettre à Galton datée du 7 février 1891, Florence Nightingale suggérait que cette chaire aide à développer les statistiques sur l'éducation, la criminologie, les hospices et l'Inde. Ces propositions n'eurent pas de suite et les historiens ont débattu des raisons de cet échec. Il est à noter que l'intérêt manifesté par Florence Nightingale pour les applications pratiques des statistiques aux problèmes sociaux n'était pas partagé par la majorité des universitaires de son temps. Karl Pearson, père des statistiques modernes appliquées, reconnut toutefois certaines vertus aux idées de Florence Nightingale sur ce sujet, de sorte que ses efforts ne furent pas entièrement vains.
Conclusion
Lors d'une intervention dans les universités de St. Andrew's et de Glasgow, Florence Nightingale énonça un principe qui correspondait parfaitement à sa vision des choses: «... l'éducation ne sert pas à apprendre à savoir, mais à agir» (Nightingale, 1873, p. 576). Il paraît équitable de juger sa contribution à l'éducation à l'aune de l'effet pratique de ses réformes. Une lettre que lui adressa Benjamin Jowett pourrait lui servir d'épitaphe:
Vous avez suscité un grand élan romantique il y a 23 ans lorsque vous êtes revenue de Crimée... et aujourd'hui vous continuez à travailler en silence sans que personne ne sache combien de vies vos infirmières sauvent dans les hôpitaux; combien de milliers de soldats... sont aujourd'hui vivants grâce à votre prévoyance et à votre diligence; combien d'Indiens de cette génération et des générations à venir ont été préservés de la famine et de l'oppression, et soulagés du fardeau de leurs dettes grâce à l'énergie d'une femme malade qui peut à peine quitter son lit. Le monde ne sait rien de cela ou n'y pense pas. Mais je le sais et j'y pense souvent (31 décembre 1879).
Note
1. Il s'agit de la première de quatre expériences du même type que Florence Nightingale relata dans son journal intime.
Références (pour les autres références, voir plus bas la liste des ouvrages de et sur F. N.)
* Baly, M. E. 1986. Florence Nightingale and the nursing legacy [Florence Nightingale et l'héritage infirmier]. Beckenham, Royaume-Uni, Croom Helm.
* Calabria, M. 1994. «Florence Nightingale and the libraries of the British Army» [Florence Nightingale et les bibliothèques de l'armée britannique]. Libraries and culture (Austin, Texas), vol. 29, n° 4, p. 367-88.
* Goldie, S. (dir. publ.). 1987. «I have done my duty»: Florence Nightingale in the Crimean War, 1854-56 [Florence Nightingale pendant la guerre de Crimée; 1854-1856]. Manchester, Royaume-Uni, Manchester University Press.
* Keith, J. 1995. «What if they had listened to Florence?: an essay in contrafactus» [Et s'ils avaient écouté Florence... essai sur une action entravée]. In: Bryder, L.; Dow, W. (dir. publ.). New countries and old medicine, p. 340-46. Auckland, Nouvelle-Zélande, Pyramid Press.
* McDonald, L. 1993. Women founders of the social sciences [Fondatrices en sciences sociales]. Ottawa, Carleton University Press.
* Nightingale, F. 1851. The Institution of Kaiserswerth on the Rhine, for the practical training of deaconesses, under the direction of the Rev. Pastor Fliedner, embracing the support and care of a hospital, infantand industrial schools, and a female penitentiary [L'institution de Kaiserswerth-sur-le-Rhin, pour la formation pratique des diaconnesses, sous la direction du pasteur Fliedner, comprenant le soutien et l'entretien d'un hôpital, d'écoles pour enfants en bas âge et d'écoles d'apprentissage et d'une institution pénitentiaire pour femmes]. Londres, Colonial Ragged Training School. 32 p.
* --- . 1858. Subsidiary notes as to the introduction of female nursing into military hospitals in peace and in war [Notes sur l'introduction de l'infirmerie féminine dans les hôpitaux militaires, en temps de paix comme en temps de guerre].Presented by request to the Secretary of State for War. Londres, Harrison et Sons. 133 p.
* --- . 1858. Notes on matters affecting the health efficiency and hospital administration of the British Army founded chiefly on the experience of the late war. Presented by request to the Secretary of State for War [Notes sur des sujets se rapportant à l'efficacité hospitalière et administrative de l'armée britannique, fondées principalement sur l'expérience aquise lors de la dernière guerre]. Londres, Harrison et Sons. 567 p.
* --- . 1860. Notes on nursing: what it is and what it is not [Notes sur les soins infirmiers: ce qu'ils sont et ce qu'ils ne sont pas]. Londres, Harrison. 70 p.
* --- . 1873. A «note» of interrogation [Un point d'interrogation]. Frasers magazine. Mai, p. 567-77. O'Malley, I. B. 1930.
* Florence Nightingale, 1820-56. Londres, Thornton Butterworth. 416 p.
* Seymer, L. (dir. publ.). 1954. Selected writings of Florence Nightingale [Écrits choisis de Florence Nightingale]. New York, MacMillan. 397 p.
* Strachey, L. 1918. «Florence Nightingale». Dans: Eminent Victorians
[Figures éminentes de l'ère victorienne]. Londres, Chatto et Windus. (Également publié dans la collection Penguin Books.)
* Vicinus, M.; Nergaard, B. (dir. publ.). 1989. Ever yours, Florence Nightingale [À vous pour toujours; Florence Nightingale]. Londres, Virago Press. 461 p.