Mythologie

« Dans la Grèce, sans doute, comme partout ailleurs on peut rattacher l'art aux croyances religieuses, chercher dans celles-ci sa naissance et ses développements, ses appuis et ses entraves. Par bonheur, la religion des Grecs ne fut jamais étroite, jalouse et tyrannique Elle n'eut point de collèges de prêtres, point de théologie fixée par un symbole de foi, point de dogmes immuables et imposés. Fille de l'imagination, mère de 1a poésie, elle donna, dès le premier jour, à l'art, son autre fils, le même souffle d'indépendance, la même liberté du génie et du talent. "La mythologie, dit encore M. Beulé, cet immense et magnifique tissu de fictions qui enlace l'univers entier comme un réseau d'or et de lumière..., est la plus éclatante création de l'intelligence humaine. Qui l'a faite? Tous, et personne c'est l'œuvre d'un peuple..." »

LOUIS VIARDOT, Merveilles de la sculpture, Paris, Hachette, Bibliothèque des Merveilles, 1878, p. 62.

Essentiel

La fin des dieux:

« Les dieux se meurent, Synésios, je n'ai que toi à qui le dire. Eux-mêmes n'entendent plus. Nos dieux, nos dieux faits de poèmes et de lumière, les aurais-tu oubliés? S'ils viennent à disparaître, alors nous disparaîtrons avec eux et la grande Grèce éternelle ne sera bientôt faite que de ces sentiments simples que provoquent chez les barbares ses victoires et ses défaites. Ah! l'indicible détresse des choses qui s'achèvent! Synésios, pitié pour les dieux! Implore le tien s'il le faut afin qu'il vive encore un peu. Sans eux la vie de l'univers ne sera plus qu'une tache noire ajoutée à un peu d'obscurité. »

JEAN MARCEL, Hypathie ou la fin des dieux, roman historique, Montréal, Leméac, 1989, p. 56.

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