Magie

La magie est un art vieux comme le monde, constitué d'un ensemble de pratiques ayant pour but de maîtriser la nature visible et invisible. On distingue la magie blanche ou théurgie, bienfaitrice, qui est basée sur les vertus d'amour, d'harmonie et de guérison, de la magie noire ou goéthie, dont les buts sont maléfiques: la vengence, la destruction ou le déséquilibre. Mais c'est là une vision simpliste des choses: la magie n'a pas de couleur, le blanc et le noir représentent plutôt l'intention, bonne ou mauvaise, de celui qui la pratique. En fait, si on suit Marcel Mauss, on définira plutôt la magie comme un ensemble d'actes traditionnels d'une efficacité sui generis.

Essentiel

La magie: un des caractères essentiels de l'humanité
Pour René Dubos, la magie est le premier signe distinctif de l'être humain:
«L'existence de la magie paléolithique est un fait de l'évolution humaine plus important pour la compréhension de l'homme que ne peut l'être la connaissance physicochimique et biologique de sa structure corporelle - en réalité, plus importante que ne l'est le développement des outils. Tous les animaux ont évolué à la fois physiquement et physiologiquement. Quelques animaux, en plus des singes, ont développé des outils primitifs - par exemple un certain fringillidé des îles Galapagos utilise une épine de cactus qu'il tient dans son bec pour picorer dans les crevasses de l'écorce des arbres et ainsi en tirer les vers qui lui servent de nourriture. Mais seul l'homme - même le plus primitif - a réalisé des dessins et des sculptures de lui-même, d'animaux et de plantes, avec l'idée qu'il pourrait ainsi influencer le cours des événements par la magie.»

Enjeux

Sur les rapports entre science et magie
«Le légende ne se trompe jamais absolument; il y a davantage du magicien dans l'homme de science qui veut soumettre les forces de la matière que dans le prêtre qui veut se soumettre aux forces de l'esprit.»
Cette pensée de Chesterton fait partie de son commentaire sur les rapports entre saint Albert Le Grand et saint Thomas d'Aquin. Le premier, qui fut le maître et l'ami du second, était un savant à qui l'on doit la transformation de l'astrologie en astronomie et de l'alchimie et chimie. Le public de son époque lui a toutefois fait une réputation de magicien dont il ne s'est jamais départi: le Grand Albert et le Petit Albert, dont on fera grand cas jusqu'au dix-neuvième siècle, c'était lui. C'est à cette légende que fait allusion Chesterton, quand il compare le savant au philosophe.

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