Angers François-Albert

21 / 5 / 1909-2003
«François-Albert Angers a réussi, comme peu de personnes l'ont fait au Québec, une remarquable synthèse de l'enseignement universitaire (y compris de la recherche) et de l'engagement dans les grands débats de la Cité. Professeur à l'École des hautes études commerciales, économiste réputé, il a su distinguer constamment, voire séparer parfaitement sa carrière universitaire, son enseignement et ses écrits à ce titre de son action nationale au sens large, de son rôle d'homme engagé, de polémiste souvent, de combattant de première ligne.
Il convient de souligner en particulier quelques temps forts de son action et de son influence. Ce furent son rôle de conseiller spécial de la Commission d'enquête sur les problèmes constitutionnels ou Commission Tremblay (1953 à 1956), puis son passage à la tête de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal de 1969 à 1973, de Président de la Ligue d'Action Nationale (1955-1985) et de directeur de la revue (1959-1968), de fondateur et de président du Mouvement Québec français (1972 à 1980), sans compter son action comme l'un des initiateurs et des réalisateurs des États généraux du Canada français, avec un autre grand bâtisseur, Rosaire Morin.

Biographie

L'économiste et professeur François-Albert Angers est né à Québec le 21 mai 1909, fils de Albert Angers, médecin et de Odulie LaRoche. Marié en octobre 1935 (Gisèle LeMyre), il a cinq enfants.

Après avoir obtenu en 1934 la licence en sciences commerciales de l'École des hautes études commerciales de Montréal, il reçut en 1937 le diplôme de l'École libre des sciences politiques de Paris (1937), où il avait passé deux ans. Dès son retour à Montréal, il est recruté par l'École des hautes études commerciales où il entre d'abord en qualité d'assistant et collabore notamment avec Esdras Minville.
Monsieur Angers passera toute sa vie d'universitaire à l'École (1938-1974) où il devient professeur agrégé puis professeur titulaire de sciences économiques. Il enseigna aussi la sécurité sociale à l'École des relations industrielles de l'Université de Montréal (1950 à 1955).

Sensible aux problèmes aigus et aux grands défis de la société canadienne-française, soucieux d'y apporter sa contribution, François-Albert Angers a exercé, parallèlement à sa carrière d'universitaire, de multiples activités et assumé de nombreuses tâches. En voici une éloquente bien qu'incomplète énumération.

Directeur de la revue L'Actualité économique (1938-1948)

Directeur de la revue L'Action nationale (1959-1968)

Directeur du Service de documentation économique H.É.C., devenu l'Institut d'économie appliquée (1949-1969)

Directeur technique du Conseil d'orientation économique de la Chambre de commerce de la Province de Québec (1955-1959)

Conseiller économique de la Commission d'enquête sur les problèmes constitutionnels (Commission Tremblay) (1953-1956)

Membre des conseils d'administration de la Ligue d'Action Nationale (1940- ); de la Commission des Semaines sociales du Canada; de l'Action corporative; de la Chambre de commerce du District de Montréal (1948-1953); de l'Académie des sciences morales et politiques (du Québec); des compagnies: Les Placements collectifs, la Corporation d'expansion financière, la Compagnie nationale de gestion, l'Imprimerie populaire (journal Le Devoir); la Solidarité puis l'Économie Mutuelle-Vie ─ compagnies d'assurance-vie; Les Habitations Saint-Sulpice; la Société nationale de fiducie, la Coopérative des consommateurs de Montréal

Membre des comités de surveillance des coopératives de consommation La Familiale et La Bonne Coupe

Président de la Ligue d'Action nationale (1955-1985); de la Fondation Esdras-Minville (1969-1988); de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal (1969-1973); de la Fondation Ludger-Duvernay (1970-1980); de la Société canadienne de science économique (1968-1971); du Mouvement Québec français (1972-1980); de CIRIEC (Canada) ─ Centre international de recherche sur les entreprises publiques et les coopératives (1975-1981); de l'Économie Mutuelle-Vie (1979-1981)

Vice-président du Mouvement national des Québécois (1973-1977); de la Société nationale de fiducie (1970-1980); de la Commission du congrès des économistes de langue française (Paris, 1965-1972); de l'Association de science régionale de langue française (Paris, 1970-1974)

Secrétaire de la Commission française des Semaines sociales du Canada (1950-1970); de l'Action corporative (1940-1960); de l'Académie des sciences morales et politiques du Québec (1970-1980)


Distinctions
– Médaille du Lieutenant-gouverneur de la Province de Québec (1930)
– Médaille d'or de l'École des hautes études commerciales de Montréal (1934)
– Médaille de l'École des sciences politiques (Paris, 1937)
– Prix Ludger-Duvernay de la SSJB de Montréal (1961)
– Homme du mois de la revue Commerce (1965)
– Médaille de l'Université de Liège (1967)
– Mérite d'honneur de l'Association des Étudiants H.É.C. (Montréal-1962)
– Mérite annuel de l'Association des diplômés de l'Université de Montréal (1972)
– «Patriote de l'année» du Comité d'organisation de la Fête des Patriotes de 1837 (1977)
– Établissement par l'École des hautes études commerciales d'un Prix «François-Albert-Angers» pour le meilleur ouvrage pédagogique de l'année rédigé par un professeur (1982)
– Prix Léon-Gérin du Québec - Sciences sociales (1980)
– Officier de l'Ordre national du Québec (1985)

Établissement par la Ligue d'Action nationale avec la Fédération Desjardins d'un Prix «François-Albert-Angers» pour le meilleur écrit économique de l'année en matières coopératives (1990)»

Jean-Marc Léger, présentation du dossier "François-Albert Angers, l'économiste et le combattant", Les Cahiers d'histoire du Québec au XXe siècle, no 5, printemps 1996

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