Les Iroquois de Caughnawaga

Extrait paru originellement dans la Revue populaire. Reproduit dans: E. J. Massicotte, Anecdotes canadiennes, Montréal, Librairie Beauchemin, 1913


«Outre les chrétiens Iroquois des divers cantons qui se sont fixés à Caughnawaga, à différentes époques, la population de ce village s'est accrue d'un certain nombre de prisonniers de guerre faits, soit dans des expéditions particulières des Iroquois de Caughnawaga contre des tribus sauvages, telles que les Renards en 1728, les Chicachins en 1739, soit dans des expéditions auxquelles les gouverneurs français les conviaient, telle que celle de Deeffield en 1704. Les vieux registres de la mission de Caughnawaga mentionnent plusieurs baptêmes de sauvages étrangers, avec la note “ pris à la guerre ” et de blancs étrangers, baptisés par les Anglais. Dans le dernier, malheureusement, les noms de famille de ces Blancs étrangers ne sont pas donnés. Cependant, je suis parvenu à trouver avec certitude plusieurs de ces noms de famille, par l'étude comparée des registres et de tout ce que j'ai pu recueillir de traditions de famille. C'est à l'introduction du sang blanc des captifs de la Nouvelle-Angleterre que les Iroquois de Caughnawaga doivent plusieurs des noms anglais qu'ils se donnent, comme les noms de Tarbell, Rice, Williams, Jacobs, Hill, Stacey, McGregor, etc.

Tous ces captifs, sauvages et blancs, subissaient l'influence du milieu où ils étaient, quant à la religion, la langue et les coutumes. Ils devenaient catholiques et Iroquois, et mis à même de retourner dans leurs familles, lorsque leurs parents voulaient les réclamer, la plupart continuèrent le genre de vie auquel ils s'étaient habitués plutôt que de suivre leurs parents; la foi catholique qu'ils avaient embrassée n'était pas non plus la moindre des raisons qui les tenaient, fixés au sol de Caughnawaga. D'ailleurs, ces étrangers, une fois adoptés, étaient traités avec égard, le plus souvent ils faisaient partie de familles de chefs et plusieurs d’entre eux furent élus comme chefs par la bande.

Aujourd’hui, à cause de ces mélanges, il n’y a pas une seule famille purement Iroquoise à Caughnawaga, bien que chez presque toutes on ne parle guère qu’iroquois; il n’y a qu’une couple d’individus qui se réclament iroquois sans mélange de sang blanc.»

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