Socrate et l'éducation
Mercredi le 30 octobre 2002
Frédéric Julien explique à ses étudiants — et à tous ceux qui veulent l'entendre — les raisons pour lesquelles la lecture est un instrument de croissance et d'apprentissage.
Aline Giroux, dans un article au titre intrigant, «Socrate-Éros, éducateur», propose de «réenchanter le monde de l'éducation». Pour les besoins de sa noble cause, elle rappelle que Socrate (qui, comme vous le savez peut-être, a été condamné à mort parce qu'il «corrompait» la jeunesse par des manières et des propos jugés subversifs) cherchait d'abord à séduire les jeunes, «c'est-à-dire au sens premier du terme, les tirer à côté, les séparer de leur culture, les entraîner ailleur»(1). Pour ce faire, il s'est toujours considéré comme un entremetteur, comme un pédagogue, au sens littéral du mot, dans la mesure où le paidagogos chez les Grecs était «l'esclave chargé de conduire l'enfant vers le maître», le maître ici n'étant pas Socrate, ou un professeur comme celui qui vous écrit, mais vous-même ou, en tout cas, le daimon en vous, c'est-à-dire cette «petite voix» qui est la vôtre, ou la conscience, ou le Soi jungien, bref «le pouvoir en soi grâce auquel on peut devenir autre et meilleur».
Note
1. Aline Giroux, «Socrate-Éros, éducateur», dans Clermont Gauthier et Denis Jeffrey, Enseigner et séduire, Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1999, p. 165.