Queen-Anne's-Lace

William Carlos William
Commentaires sur ce poème (ang.)
Queen Anne's Lace

Her body is not so white as
anemony petals nor so smooth—nor
so remote a thing. It is a field
of the wild carrot taking
the field by force; the grass
does not raise above it.
Here is no question of whiteness,
white as can be, with a purple mole
at the center of each flower.
Each flower is a hand’s span
of her whiteness. Wherever
his hand has lain there is
a tiny purple blemish. Each part
is a blossom under his touch
to which the fibres of her being
stem one by one, each to its end,
until the whole field is a
white desire, empty, a single stem,
a cluster, flower by flower,
a pious wish to whiteness gone over—
or nothing.

*

Dentelle-de-la-Reine-Anne

Elle n'a pas la blancheur
du pétale d'anémone, ni sa douceur,
ni rien de si distant.
Son corps, c’est un champ gagné
par la carotte sauvage, l’herbe
enfouie dessous.
Blanc, sans doute,
comme on est blanc avec un pourpre grain
de beauté au centre de chaque fleur.
Chaque fleur à la mesure d’une main
est un éclat de sa blancheur.
Il pose sa main et partout
reste un petit point pourpre. Elle,
elle s’épanouit à ce toucher,
en ombelles ou monte, tige à tige
la fibre de son être.
Et voilà que le champ entier
devient désir, blanc, vide,
par la tige, par l’essaim, par la fleur,
que souhait recueilli de passer la blancheur —
où rien.

Autres articles associés à ce dossier




Lettre de L'Agora - Hiver 2025