La France et le projet de la Bibliothèque d'Alexandrie

Commission des finances de l'Assemblée nationale f
La réédification de la grande Bibliothèque d'Alexandrie est un projet national égyptien lancé initialement par l'université d'Alexandrie. Orientée vers la recherche, elle visera à favoriser l'essor égyptien, mais aussi celui de l'ensemble du bassin méditerranéen, de l'Afrique et du monde arabe. Elle constituera un des maillons du réseau qui relie les grandes bibliothèques actuelles du monde. Elle offrira à ses visiteurs, en plus de ses collections de livres et de manuscrits, des supports audiovisuels et numériques ainsi qu'un musée de l'histoire des sciences et un musée de la calligraphie. Au terme d'un processus engagé en 1989 sous l'égide de l'UNESCO, le projet architectural de la grande Bibliothèque d'Alexandrie (70.000 mètres carrés, capacité de stockage de 8 millions de volumes) progresse et l'ouverture au public devait pouvoir se faire dans le courant du second semestre 2000. La France, dans le cadre de la déclaration d'Assouan signée en février 1990 par le Président François Mitterrand, a participé au projet de manière active, par la mise à disposition, depuis 1995, d'un conservateur de haut niveau sur place à plein temps, par un effort important de formation de bibliothécaires et par des dotations en livres (le fonds français représente 7.500 ouvrages). Par ailleurs, dans le cadre de la réserve pays émergents (RPE), 38,5 millions de francs (5,87 millions d'euros) ont été accordés, en mai 1999, pour la mise en place d'un système informatique trilingue arabe-français-anglais au sein de cet établissement.
L'adoption d'un système trilingue d'information permettra l'interrogation des catalogues en français et sera ainsi un facteur déterminant de la présence d'une forte composante francophone dans la Bibliothèque d'Alexandrie qui a vocation, au-delà de ses murs et de ses collections, à devenir un important centre de ressources dans cette région du monde, en réseau avec les autres bibliothèques et centres documentaires du monde entier. Or, la France est quasiment absente du marché mondial des systèmes d'information pour grands centres documentaires : ce marché, en pleine expansion (projets de grande bibliothèque au Maroc, en Tunisie, au Liban, à Singapour et au Vietnam) est détenu actuellement à 80 % par l'industrie nord-américaine.

La signature, en mars 1999, d'une convention entre la Bibliothèque d'Alexandrie et l'Institut du monde arabe (IMA) permettra des échanges de copies numériques d'ouvrages anciens et de documents audiovisuels. L'IMA s'est engagé à organiser au moment de l'ouverture de la bibliothèque une série de manifestations pour faire mieux connaître ce nouvel établissement. Une demande d'assistance ayant été formulée pour la conception et la réalisation d'un musée des sciences (1.500 mètres carrés, coût évalué à 4 millions de francs, soit 0,61 million d'euros) au sein de cet établissement, une délégation du ministère de l'éducation nationale s'est rendue à Alexandrie en août 1999 pour apporter son expertise à ce projet. Le soutien financier du ministère des affaires étrangères est actuellement à l'étude.

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