Caïus Julius César

Sextus Aurelius Victor
LXXVIII. Caius Julius César

Caïus Julius César fut surnommé divin, à cause de la vénération qu’inspiraient ses exploits. Il partit pour l’Asie, dans la société de Thermus, et les visites fréquentes qu’il rendit à Nicomède, roi de Bithynie, firent naître sur ses mœurs des soupçons infamants. Bientôt il fit condamner Dolabella devant les tribunaux. Dans un voyage à Rhodes, où il voulait perfectionner ses études, il fut pris par des pirates, ensuite racheté; il les prit à son tour, et les punit de mort. Préteur, il dompta la Lusitanie et la Gaule, depuis les Alpes jusqu’à l’Océan, que sa flotte traversa deux fois pour conquérir la Grande-Bretagne. Comme Pompée lui refusait le triomphe, il prend les armes, le chasse de Rome, et le défait à Pharsale. Quand on lui présenta la tête du vaincu, il versa des pleurs, et lui fit les funérailles les plus honorables. Assiégé bientôt par les satellites de Ptolémée, il satisfit, par leur mort et par celle du roi, aux mânes de Pompée. Pharnace, fils de Mithridate, prit la fuite au seul bruit de son nom. César vainquit en Afrique Juba et Scipion, puis les jeunes fils de Pompée en Espagne, dans une bataille décisive livrée près de la ville forte de Munda. Ensuite, pardonnant aux amis de son rival, il déposa les haines avec les armes : car Lentulus, Afranius et Faustus, fils de Sylla, furent les seuls Romains qu’il fit mourir. Nommé par le sénat dictateur à perpétuité, il tomba, dans la curie, sous vingt-trois blessures mortelles que lui firent les conjurés, dont Cassius et Brutus étaient les chefs. Le corps de César fut exposé devant la tribune aux harangues; alors, dit-on, il y eut une éclipse de soleil.



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