Le secret est le moteur de la fiction

Jérôme Leroy
Passage d'une entrevue accordée à Christian Authier de l'hebdomadaire L'Opinion indépendante de Toulouse, Fr.: «Jérôme Leroy: en attendant l’Apocalypse…»
J’ai sincèrement l’impression que, dans une société dite «démocratique», on s’aperçoit très bien que le pouvoir est ailleurs et que les décisions sont dans le champ du secret. C’est une évidence depuis Balzac ! D’autre part, je pense que la paranoïa est un excellent carburant. Je suis assez fasciné par les écrivains du secret. Balzac est justement l’écrivain qui est l’un des premiers à parler des polices politiques. Ce qui est assez amusant c’est de voir que dès qu’un écrivain se met à parler de la société de son temps, il est amené -quand il essaye d’en interpréter le fonctionnement- à s’interroger sur ce qu’est le secret. Je pense par exemple aux livres de Norman Mailer qui sont tout entier habités par le spectre du FBI et de la CIA. Je pense que le fonctionnement secret des démocraties est une réalité - même si je l’exagère - et littérairement le secret est le moteur de la fiction.

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